Le premier secrétaire du FFS, Mohamed Hadj Djilani, qui s'est exprimé, hier, à l'ouverture du conseil fédéral du FFS à Tizi Ouzou, a dressé un tableau peu rassurant de la situation politique, économique, sociale, culturelle et environnementale du pays, estimant que l'Algérie fait face à l'un des moments les plus décisifs de son histoire en traversant une crise multidimensionnelle. "Il y a un problème de légitimité des institutions qui ne date pas d'aujourd'hui. Le peuple algérien post-indépendance n'a pas exercé librement son droit à l'autodétermination. Les élections n'ont jamais permis l'émergence d'institutions réellement démocratiques représentatives de la population", dira-t-il d'emblée, avant de s'appesantir sur d'autres actualités ambiantes. Hadj Djilani reviendra sur le rejet des députés de son parti du projet de loi portant sur le règlement intérieur de l'APN, en soulignant que "le pouvoir, qui a fait du Parlement une chambre d'enregistrement, est en phase de le transformer en une caserne, piétinant la liberté d'expression et étouffant toutes les voix qui lui sont discordantes". Pour le responsable du FFS, "il s'agit d'une régression en termes de liberté de l'action parlementaire. Au lieu de donner plus de prérogatives aux députés pour exercer leur pouvoir de contrôle sur le gouvernement et instaurer la séparation du pouvoir législative du pouvoir exécutif, ce projet propose plutôt plusieurs articles verrouillant la liberté d'expression des députés lors des séances plénières et excluant la langue amazighe des travaux de l'Assemblée en violation de la Constitution". Abordant la situation économique et sociale, Mohamed Hadj Djilani soutiendra que "le pays ne parvient pas encore à assurer son développement et s'en remettre au secteur privé étranger n'est pas une solution, car cela constitue une hypothèque pour son indépendance et à terme, pour sa souveraineté. Le pays ne dispose plus de ressources suffisantes pour assurer un niveau de vie décent à une population croissante et une protection sociale aux plus démunis. L'état dégradé des secteurs de la santé et de l'éducation ne leur permet plus de répondre aux besoins de la population et sans perspectives de redressement effectif". L'orateur réitérera, par ailleurs, l'engagement du FFS d'accompagner les forces du changement qui font bouger les lignes, à savoir les collectifs, les syndicalistes et les associations qui se mobilisent face à un pouvoir qui fait tout pour maintenir le statu quo. K. Tighilt