Avocat à la cour de Laghouat et défenseur des droits de l'Homme, Me Noureddine Ahmine, poursuivi pour "outrage à corps constitués et présentation de fausses preuves", a été relaxé à l'issue d'un procès en appel tenu hier à la cour de Ghardaïa, a-t-on appris auprès d'un des avocats de la défense, Me Nouredine Benissad. Une relaxe qui confirme la décision du tribunal. "C'est une issue heureuse pour la profession et pour les défenseurs des droits de l'Homme. Les poursuites n'étaient pas fondées car il n'a fait qu'exercer son métier", s'est réjoui le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), joint par téléphone par Liberté. Une joie également partagée par le FFS, dont une délégation du FFS conduite par Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle, et composée du sénateur Brahim Meziane et d'autres membres du secrétariat national, était présente. "Le FFS se félicite de la forte solidarité et la confirmation de la relaxe de Maître Ahmine", écrit le parti dans un communiqué rendu public. Pour le FFS "qui a eu à dénoncer cette cabale judiciaire, dont le seul but a été d'empêcher d'intimider les militants des droits de l'Homme, notamment dans le sud du pays, l'acquittement de Maître Ahmine renforce l'engagement de toutes les forces de changement pour la construction d'une véritable alternative démocratique". Le FFS tient à "saluer la mobilisation des militants et les cadres du parti, les avocats qui se sont mobilisés pour que Maître Ahmine, objet d'accusation injustes, soit rétabli dans ses droits", souligne le texte. Une soixantaine d'avocats représentant plusieurs barreaux (Alger, Constantine, Béjaïa, Médéa, Tizi Ouzou...) s'étaient déplacés hier à Ghardaia pour défendre leur confrère, a indiqué Benissad. Me Ahmine avait déposé plainte contre X — pour le compte d'un client auprès du parquet de Ghardaïa — pour "brutalité contre le frère de ce client, ayant entraîné sa mort" durant les événements qu'a connus la région du M'zab. Mais ce client se serait rétracté et aurait nié avoir voulu engager des poursuites. Lors du premier report, le 5 février dernier, motivé par le refus de Me Ahmine d'enlever sa robe d'avocat durant l'audience, le collectif de défense s'était déconstitué et avait dénoncé un "simulacre" de procès. Les mêmes griefs repris par le FFS. Dans un communiqué publié dimanche, à la veille du procès en appel, signé par son premier secrétaire, Mohamed Hadj Djilani, le FFS avait déjà dénoncé ce qu'il qualifie de "harcèlement judiciaire et l'injustice" envers Maître Ahmine et d'autres militants des droits de l'Homme. "Ces poursuites judiciaires portent gravement atteinte à la profession d'avocat", avait-t-il décalré. Karim K.