"Notre marche est une réponse aux autorités qui misent sur l'essoufflement de notre mouvement", ont tenu à souligner les manifestants sur place. Les médecins résidents ont, encore une fois, battu le pavé, hier, dans la capitale du Djur-djura où ils sont venus nombreux à la fois réaffirmer leur détermination à poursuivre leur mouvement de grève qui dure, maintenant, depuis sept mois, et exprimer leur colère quant au silence observé par le ministre de tutelle depuis avril dernier. Environ 1 500 résidents se sont rassemblés dans la matinée à l'intérieur de la faculté de médecine de l'université de Tizi Ouzou d'où la marche s'est ébranlée vers 11h30 pour suivre l'itinéraire menant vers la place de l'Olivier, à l'autre bout de la ville, tout en passant par l'artère principale du centre-ville. Des résidents de sept wilayas ont participé à cette marche, ont affirmé les représentants du collectif Camra sur place. Il s'agit de Tizi Ouzou, Béjaïa, Alger, Blida, Oran, Tlemcen et Sidi Bel-Abbès. Quelques minutes avant le départ de la marche, les représentants du Camra ont tenté de négocier avec les policiers dépêchés sur les lieux le blocage de la circulation automobile, le temps du passage de la foule, mais sans succès. Ce qui était loin de dissuader les blouses blanches qui ont fait montre d'une grande détermination à avancer même en disputant la chaussée aux automobilistes durant tout l'itinéraire. La foule était à peine dans la rue que les slogans habituels des médecins résidents ont commencé à fuser, en chœur. "Jusqu'au bout, jusqu'au bout, résidents toujours debout", "Tous, tous solidaires, résidents en colère", "On n'a pas les moyens, dites-le aux citoyens", "Ya li laâr, ya li laâr, wizara bila qarar" ("Quelle honte ! Un ministère sans décision !"), "Les promesses, y en a marre, les commissions, y en a marre, salaires de misère y en a marre, Service national, y en a marre", scandaient-ils, à tue-tête, en arpentant la montée du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou. "Résidents en grève, Force, Dignité, Solidarité", "Résidents en grève : on reste, on exerce mais sans droits", lit-on sur deux imposantes banderoles brandies par les manifestants tout au long de l'itinéraire de la marche. "Notre marche est une réponse aux autorités qui misent sur l'essoufflement de notre mouvement. C'est aussi, une nouvelle preuve de la détermination des résidents à aller jusqu'au bout de leur combat même si leurs salaires sont gelés depuis 5 mois pour les uns et 4 mois pour les autres. Notre mouvement ne fléchit pas comme on tente de le faire croire, mais nous restons toujours ouverts au dialogue. On nous accuse de pourrissement alors que ce sont eux qui veulent le pourrissement, cela fait plus de deux mois qu'on demande audience mais sans succès", a expliqué le Dr Benseba, membre du Camra, tout en rappelant les revendications des résidents, entre autres, "un statut digne pour les résidents". "Le ministre a parlé de supposées propositions mais où sont-elles ? Nous les attendons toujours, on n'a rien vu venir", a ajouté le Dr Meriem Hedjab, de la faculté de médecine d'Alger. Il est à noter que la marche a pris fin vers 14h, à la place de l'Olivier, où la foule s'est dispersée dans le calme. Samir LESLOUS