Les responsables de la direction régionale Mena de PSA (Paris) et les différents partenaires s'inquiètent du devenir de ce projet examiné et validé par le CNI. Surtout que les actionnaires n'ont reçu aucune notification pour l'arrêt des travaux. L'industrie automobile n'en finit pas de révéler, un peu plus chaque jour, les déboires de ses opérateurs qui, vraisemblablement, devront faire face non seulement à la valse des lois qui changent au gré des gouvernements qui se succèdent, mais aussi à la remise en cause de l'engagement de l'Etat à vouloir assurer la sécurité des investissements à long terme. L'exemple du projet de l'usine du groupe PSA (Peugeot-Citroën) en Algérie est édifiant en ce sens où, sept mois après sa signature, le 12 novembre 2017 à Paris, l'usine du groupe PSA peine à voir le jour. Selon des sources concordantes, la dernière sortie d'un agriculteur qui revendiquait la propriété de l'assiette qui devait accueillir ce projet à El-Hamoul (commune d'El-Kerma) a suscité des inquiétudes au plus haut niveau, dans le sens où la situation est toujours au point mort. À la direction régionale du Moyen-Orient Afrique du Nord (Mena), comme au sein de PSA (Paris), ou encore au sein des partenaires algériens et français, d'aucuns s'interrogent sur les raisons du retard qu'accuse ce projet pour décoller, d'autant qu'il aura fallu deux ans de négociations et de maturation pour qu'il soit signé. Il aura fallu la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie et des pourparlers très poussés entre Alger et Paris, dans le cadre du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) pour que le projet soit enfin signé. La diffusion d'une vidéo sur les réseaux sociaux serait-elle derrière le blocage du projet examiné et validé, en février dernier, par le conseil de l'investissement (CNI) ? À première vue, estiment nos sources, une telle opposition obéirait à une procédure administrative qui ne pourrait pas intervenir trois mois après le début des travaux de viabilisation d'une assiette de terrain, de surcroît visitée à plusieurs reprises par le wali, d'une part, et les assurances des responsables chargés de l'investissement et ceux de la direction l'industrie et des mines (DIM) de la wilaya d'Oran, d'autre part. Ces derniers avaient indiqué, en effet, que ces travaux allaient être lancés en avril dernier, et ce, après l'accomplissement des procédures techniques et l'achèvement de l'étude géotechnique du terrain choisi, qui s'étale sur une surface de 120 ha. Quand bien même il y aurait un contentieux lié à l'indemnisation des agriculteurs, la déclassification de ce terrain ne revêtait pas un caractère illégal aux yeux de la loi. D'ailleurs, la récente sortie d'autres agriculteurs pour se démarquer de ladite vidéo nous renseigne qu'il n'existait pas de litige foncier. D'ailleurs, le groupe PSA, qui avait reçu des assurances, avait alors nommé un directeur pour le suivi du projet, en la personne de Hamid Mezaïb. En débarquant en février dernier en Algérie, M. Mezaïb avait même dévoilé aux médias certains détails techniques de cette usine, dont la partie destinée au montage et les parties dédiées aux entreprises de sous-traitance activant dans le domaine de la pièce de rechange. Entre-temps, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et les équipementiers historiques de Peugeot ont manifesté leur engagement à travailler avec cette usine qui devait, dès le premier semestre de l'année 2019, livrer ses premiers modèles. En attendant "le feu vert final", PSA a mis en place en Algérie une académie pour la formation des ressources humaines dans les métiers de l'automobile, alors que les équipementiers s'impatientent d'entrer en activité. FARID BELGACEM