Les titulaires de comptes devises jouissent de la liberté de disposer de leurs avoirs en devises à concurrence du montant logé dans leurs comptes, pour tout transfert vers l'étranger et/ou tout retrait en espèces destiné à l'exportation matérielle. La Banque d'Algérie a décidé d'ouvrir grande la porte à tous ceux qui souhaitent disposer d'un compte en devises. Le nouveau dispositif sous-tendant cette opération sera dévoilé aujourd'hui au cours d'une réunion entre le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, et les dirigeants des banques. Mais, une source, qui s'est confiée à l'agence APS, en a déjà esquissé les grands traits. Elle a en effet fait savoir que le dispositif législatif et réglementaire établi consacre le droit aux personnes physiques résidentes et non-résidentes d'ouvrir librement des comptes dans une monnaie étrangère librement convertible, sans aucune autorisation préalable. L'alimentation de ces comptes, sans limitation de montant, s'effectue par le versement de monnaies étrangères librement convertibles. De plus, les titulaires de comptes devises jouissent de la liberté de disposer de leurs avoirs en devises à concurrence du montant logé dans leurs comptes, pour tout transfert vers l'étranger et/ou tout retrait en espèces destiné à l'exportation matérielle, ce qui était inimaginable auparavant. L'engagement et la souplesse dont veut fait preuve l'autorité monétaire ne s'arrêtent pas là, les comptes en devises ouverts en Algérie au profit des personnes physiques résidentes et non résidentes et/ou de nationalité étrangère résidentes et non résidentes peuvent être mouvementés librement au débit comme au crédit. Ainsi, l'institution monétaire revient à des fondamentaux, avec ce nouveau dispositif. Elle essaye de se défaire de certains mécanismes qui n'ont plus leur raison d'être et qui ont essentiellement bridé l'épargne en devises pendant de longues années où des obstacles se dressaient sur le chemin de ceux qui, parmi les particuliers, souhaitaient disposer de comptes en devises. Dans le temps, certaines banques refusaient tout bonnement et simplement d'ouvrir des comptes en devises au profit de nouveaux clients. Et certaines d'entre elles exigeaient l'ouverture d'un compte en dinars en parallèle de celui en devises. Elles exigeaient également le titre de transport pour les retraits de devises, de demande de justificatifs lors du versement de devises dans les comptes, qu'il s'agisse des virements reçus de l'étranger ou des dépôts en espèces. Dans de nombreux cas, il est même arrivé que des banques suspendent le virement ou convertissent automatiquement les sommes reçues en dinars. Il y a également les cas de banques qui demandaient des justificatifs ou d'autorisation de la Banque d'Algérie avant le transfert de devises à l'étranger pour le paiement de certains frais tels que les soins ou la scolarité à l'étranger ou toute autre dépense. Les épargnants en devises rencontraient également le problème de disponibilité de fonds insuffisante lors des demandes de retrait de devises, notamment pour le dollar américain, ainsi que la non-disponibilité des petites coupures de billets de banque de moins de cinquante euros. En conséquence, et la banque d'Algérie le reconnaît : ces différentes contraintes n'ont pas permis le développement de l'inclusion financière à travers la collecte de cette épargne en devises qui constitue un apport certain de par le nombre de comptes actifs (4,7 millions de comptes), de par le montant de l'épargne constituée (l'équivalent de près de 5 milliards de dollars américains) et de par le potentiel qu'elle pourrait receler. Pour ce qui se rapporte à la justification de l'origine de fonds, les banques continueront à observer les mêmes mesures contenues dans la note de février 2018 de la Banque d'Algérie, relative au développement de l'inclusion financière. À ce titre, les banques de la place sont appelées à dispenser le client de l'exigence (lors du dépôt de fonds en devises auprès de leurs guichets) des justificatifs, au-delà de ceux relatifs à son identité dans le cadre des exigences réglementaires en matière de connaissance du client. De même, les retraits demeurent libres d'utilisation. Youcef Salami