La Turquie vote, aujourd'hui, pour un double scrutin présidentiel et législatif. Un scrutin que Recep Tayyip Erdogan a anticipé depuis plus d'un an et demi. Le président turc, 64 ans, dirige la Turquie depuis 2003, d'abord en tant que Premier ministre, puis en tant que Président depuis 2014. L'enjeu de ces élections est considérable, car le vainqueur sera doté de pouvoirs renforcés par référendum en avril 2017, moins d'un an après avoir échappé à une tentative de coup d'Etat mené par des militaires factieux en juillet 2016. Si le président sortant semble être le favori de la présidentielle, il pourrait, selon de nombreux observateurs, ne pas obtenir plus de 50% des voix nécessaires pour l'emporter dès le premier tour, et son parti, l'AKP, pourrait perdre sa majorité au parlement. La perte de la majorité sera une conséquence directe de la nouvelle union sacrée de l'opposition illustrée lors de la victoire serrée du "oui" au référendum sur la révision constitutionnelle élargissant les pouvoirs présidentiels, remporté à 51,4% des voix. Pour preuve, s'il en est l'engagement de tous les partis de l'opposition de soutenir le candidat qui arriverait à un éventuel second tour face à M. Erdogan le 8 juillet prochain. En prévision de cette échéance, le Conseil électoral suprême turc (YSK) a validé la candidature de 6 prétendants à la présidence du pays. Si aucun d'entre eux n'atteint le seuil des 50% lors du scrutin du 24 juin, prévu en même temps que les législatives, les deux candidats arrivés en tête seront départagés lors d'un second tour, deux semaines plus tard. Outre Recep Tayyip Erdogan, qui veut renforcer son pouvoir, sont également candidats, l'opposant laïc, Muharrem Ince, la potentielle candidate qui veut faire tomber Erdogan, Meral Aksener, l'opposant et ancien prisonnier, Selahattin Demirtas, l'outsider qui compte sur les islamistes et les laïcs en même temps, Temel Karamollaglu et l'allié d'Erdogan, Dogu Perincek. R. I./Agences