Une dizaine d'opérateurs ont déposé des demandes au niveau du ministère des Travaux publics et des Transports (MTPT) pour l'obtention une concession dans le fret, après la décision d'ouvrir cette activité aux opérateurs privés nationaux. "Nous avons donné des accords de principe à quelques-uns", a indiqué le directeur des transports maritimes et des ports au niveau du MTPT, Abdelkrim Rezal, lors de la journée d'information sur la logistique, organisée par le Forum des chefs d'entreprise (FCE), à l'hôtel El-Aurassi. D'autres sont en train de compléter leurs dossiers. "Il y aura d'autres acteurs sur le terrain pour renforcer nos capacités nationales en matière de transport de fret", a annoncé M. Abdelkrim Rezal, qui a dressé un état des lieux et les perspectives du secteur maritime algérien. Le directeur des transports maritimes et des ports au niveau du MTPT a rappelé que dans les dans les années 1980, l'Algérie disposait d'une flotte importante, composée d'environ 76 navires en exploitation. La flotte algérienne a diminué pour atteindre, en 2017, seulement 23 navires. Le pavillon national assure, aujourd'hui, à peine les 3% des volumes du commerce extérieur de marchandises. Le reste étant transporté par des armateurs étrangers, selon le président de la commission transport et logistique au sein du FCE, Abdallah Seriai. À cause de cette flotte réduite, les approvisionnements stratégiques n'étaient pas sécurisés, les coûts de fret à l'importation ne sont pas régulés et le marché algérien est dominé par des armements étrangers. Certains intervenants ont signalé que l'Algérie paye un surcoût du fait de la disparition de sa flotte maritime : les produits importés sont payés plus cher. Cependant, pour le président de la commission transport et logistique au sein du FCE, les surcoûts s'expliquent, d'abord, par des dysfonctionnements internes. "Ce ne sont pas les armateurs qui nous imposent des prix élevés", estime M. Abdallah Seriai, relevant le problème des délais jugés longs de rétention de container, l'organisation des ports, des containers qui repartent vide... Le président de l'Anexal, Ali Bey Nasri, a fait remarquer que les armateurs étrangers transfèrent, annuellement, entre 4 et 5 milliards de dollars. Le gouvernement avait pris plusieurs mesures pour renforcer le transport maritime à travers un programme d'acquisition de 25 navires, a indiqué M. Abdelkrim Rezal. L'objectif est de porter le taux de couverture de 3% à 25% à moyens terme. Selon M. Mohamed Lazhar Benaissa, de l'Ecole nationale supérieure de technologie, l'état actuel de la logistique en Algérie est caractérisé par un manque d'organisation et une lenteur impliquant une performance approximative. Or, la logistique peut contribuer au progrès économique du pays, a-t-il estimé évoquant les enjeux et les avantages de la mise en place des plateformes logistiques. Le président de la commission transport et logistique du FCE, a relevé, "une grande indigence" en matière d'études sur le poids de la logistique en Algérie. Il a annoncé la création de l'Association nationale de logistique. M. R.