"Spectaculaire, le limogeage d'Abdelghani Hamel, le patron de la DGSN, n'est pourtant pas le premier signal de l'intenable politique de statu quo infligée au pays par un système politique qui a mué en sectes concurrentes, otages de leurs propres agissements." C'est ainsi qu'a réagi le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), hier, dans un communiqué rendu public, à l'affaire dite "Kamel Chikhi", qui a dévasté, dans son sillage, le désormais ex- patron de la police. "Dernier scandale en date : l'affaire de la cocaïne, il ne s'agit plus de passe-droits ou de trafic d'influence, devenus monnaie courante et qui impactent les choix stratégiques et les décisions dans de juteux secteurs d'activité ; des institutions régaliennes ou névralgiques sont l'objet de pressions qui les livrent à des arbitrages relevant d'intérêts privés", peut-on d'emblée lire. Le parti de Mohcine Belabbas relève que "selon leurs positions dans les institutions de l'Etat, il y a ceux qui communiquent, a minima, ceux qui font de la rétention d'information et ceux qui tentent d'orienter directement et d'influencer les conclusions de la justice. Le résultat de cette opacité est désastreux". Le RCD considère ainsi qu'"une fois de plus, l'opinion est désemparée et ne retient de ce nouveau feuilleton qu'un règlement de comptes dans le sérail pour livrer le pays à un clan ou à un autre, y compris par la violence, à la veille du plus important rendez-vous électoral constitutionnel du pays". Le rassemblement a également tenu à rappeler que "l'affaire qui a déclenché cette tempête fait suite à l'interception en haute mer d'une cargaison de cocaïne par les services de l'armée sur un paquebot qui se dirigeait vers le port d'Oran. C'est ensuite le parquet d'Alger qui a été saisi de l'affaire. Très vite, cette opération prend des allures de scandale politique. Si une information régulière et complète avait été donnée à temps par les agents habilités pour le faire, la rumeur et la distillation de ‘scoops' auraient été moins prégnantes sur une opinion largement désabusée et fragilisée par une guerre de succession qui n'en finit pas". Le Rassemblement estime aussi qu'"il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que les discrédits à répétition que subissent les institutions de l'Etat n'ont pas seulement un coût économique et financier. Les promoteurs de ces hold-up à répétition semblent ignorer que le délitement infligé aux ressorts sociaux par ces saignées, couplé à la promotion d'un statu quo mortifère et une situation régionale incertaine conduisent tout droit la collectivité nationale vers l'anarchie, voire la violence et l'inconnu". Et de conclure : "C'est cette appréhension qui hante les citoyens algériens, du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Il ne s'agira alors plus du triomphe de la force mais du règne du chaos". Mehdi M.