Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a estimé, hier samedi, qu'il n'est pas trop tard pour réunir les conditions d'une sortie pacifique de crise. «Nous sommes convaincus que les idéaux patriotiques animent toujours l'écrasante majorité de notre peuple», note la formation politique de Mohcine Bellabes dans un communiqué. Cela commence, observe le RCD, par la levée des interdictions et contraintes sur les activités publiques des associations et partis politiques, des mesures d'apaisement sur le front social et une volonté affichée de transparence dans la gouvernance économique et judiciare avant d'envisager la mise en place d'élections régulières et transparentes comme l'ont fait des pays disposant de ressources humaines et naturelles nettement inférieures à celles de l‘Algérie. «C'est l'unique moyen pour faire échec à des aventures et des surenchères claniques qui révoltent le citoyen et décrédibilisent un peu plus le pays sur la scène internationale», considère le RCD. Ce dernier qui milite pour une Algérie restituée à tous ses enfants, poursuit le communiqué, a toujours placé les intérêts de la Nation au-dessus des carrières politiques et des intérêts étroits des clans et des chapelles. «L'arrogance et maintenant les affrontements qui prennent le pas, à plusieurs niveaux de la décision, sur la responsabilité et le patriotisme dans la conduite et la gestion des affaires de l'Etat, témoignent du naufrage d'une gestion dictée par le secret et le népotisme», relève le RCD. Evoquant l'affaire des 701 kg de cocaïne saisis fin mai dernier au port d'Oran par les services de l'Armée nationale populaire (ANP), le RCD estime qu'il ne s'agit plus de passe-droits ou de trafic d'influence, devenus monnaies courantes et qui impactent les choix stratégiques et les décisions dans de juteux secteurs d'activités. «Des institutions régaliennes ou névralgiques sont l'objet de pressions qui les livrent à des arbitrages relevant d'intérêts privés», considère-t-il. Pour la formation politique de Mohcine Bellabes, les promoteurs de ces hold-up à répétition semblent ignorer que le délitement infligé aux ressorts sociaux par ces saignées, couplé à la promotion d'un statuquo mortifère et une situation régionale incertaine conduisent tout droit la collectivité nationale vers l'anarchie voire la violence et l'inconnu. «C'est cette appréhension qui hante les citoyens algériens du nord au sud et de l'est à l'ouest. Il ne s'agira alors plus du triomphe de la force mais du règne du chaos», selon le RCD.