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Le pyromane et le pompier
LE JEU TROUBLE DE BOUTEFLIKA
Publié dans Liberté le 08 - 01 - 2003

Le Président a sciemment laissé les choses pourrir au point d'allumer dangereusement les torches de la Sonatrach pour se donner l'image du pompier providentiel qui allait éteindre le feu.
Bouteflika est certainement le Président le plus atypique que l'Algérie ait connu depuis son indépendance. Déroutant, il ne s'embarrasse point de dire et de faire le contraire de ce qu'il promet ; la politique étant aussi l'art de mentir, au besoin. Ainsi en a été le cas de ce très controversé projet de loi sur les hydrocarbures. Sur cette question, il avait, on s'en souvient, envoyé “balader” la Centrale syndicale en avril 2001, depuis Ouargla, en lui rappelant qu'elle n'était pas “la tutelle du peuple” pour décider de son avenir. Ce fut le premier soutien franc de Bouteflika au projet de Chakib Khelil. À son propre projet. Le feu vert avait été alors donné à son ami ministre pour le traduire en loi. Ce dernier — un exécutant qui ne fait qu'appliquer le programme du président — a pris son bâton de pèlerin pour aller convaincre les partenaires sociaux et économiques du bien-fondé de la nouvelle configuration du secteur de l'énergie. Près de deux années de débats et une bonne dizaine de séminaires et symposiums n'auront finalement servi à rien. M. le Président a retiré son projet auquel il tenait pourtant beaucoup avec une facilité déconcertante. Sans tambour ni trompette et sans commune mesure avec le défi qu'il avait lancé à l'UGTA. Il faut le faire !
Pourquoi ne l'a-t-il pas décidé, juste après la montée au créneau de la centrale, il y a plus d'une année ? Son ministre Chakib Khelil, qu'il a envoyé au charbon, aurait fait au moins l'économie de tout ce temps pour échafauder une autre réforme du secteur plus acceptable aux yeux du partenaire social. Non, le président a préféré laisser les choses pourrir au point d'allumer dangereusement les torches de Sonatrach pour se donner l'image du pompier providentiel qui allait éteindre le feu…
Et, pendant que le ministre — même proche ami — était obligé de faire le dos rond contre les critiques de l'UGTA et des acteurs politiques, Bouteflika suivait la mise en scène comme s'il n'était pas concerné par cette bombe qu'il a lui-même réglée et fignolée. À telle enseigne que la privatisation du secteur des hydrocarbures a été collée à Chakib Khelil, malgré lui. Or, le commun des algériens sait parfaitement que la libéralisation de ce secteur en particulier et de toute la sphère économique en général figure parmi les dogmes doctrinaux dans le programme “du candidat du consensus”. Mais futé qu'il est, Bouteflika a su tirer son épingle du… feu dans une vaine tentative de transformer un désaveu populaire — à son endroit d'abord puis à celui de Khelil — en carte politique dans l'espoir de (re)gagner la sympathie des Algériens en prévision d'avril 2004. Cette tactique, Bouteflika l'affectionne tout particulièrement : actionner une bombe sociale, puis la désamorcer au moment opportun. Quant au sale boulot, il le confie à ses proches collaborateurs qui ne lui tiennent apparemment pas rancune. À commencer par Abdelatif Benachenhou qu'il a évincé du département des finances, puis Hamid Temmar à qui il a demandé de tout privatiser avant de le prier de quitter son poste après le tollé soulevé par sa fameuse expression dans laquelle il considérait les entreprises publiques, comme “de la quincaillerie !”. Bouteflika a sacrifié son ministre tout aussi proche, en l'envoyant au Commerce alors que lui-même avait soutenu que tout était privatisable !
Ce jeu du Président cache mal un enjeu de taille : tout faire, quitte à se contredire, griller ses ministres, ses hommes, pour succéder à lui-même. En définitive, le Président a fait trop de bruit presque pour rien dans la mesure où les chantiers pour lesquels il a été élu restent encore en panne. Et les chancelleries occidentales n'ont pas manqué de le souligner, à juste titre, malgré ses déclarations de bonnes intentions et ses discours “révolutionnaires” qu'il a distillés aux quatre continents. C'est dire que Khelil, Temmar et les autres ne sont que des assistants qui tentent maladroitement de cacher l'équation bien connue de Bouteflika. Et ils sont payés pour cela…
H. M.


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