Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a réuni, jeudi, tous les industriels de l'agroalimentaire pour débattre des modalités d'application de l'article de la loi de finances portant sur la mise en place de la taxe dénommée "droit additionnel provisoire de sauvegarde" (DAP). Le consortium des arômes, les biscuitiers, les laitiers, les producteurs de boissons et ceux de confiseries ont été donc conviés par la tutelle pour proposer des taux à fixer à cette taxe en attendant la promulgation des textes d'application de cette loi. Il était question aussi de réfléchir sur la possibilité d'ajouter d'autres produits qui seront soumis à ce DAP. Le président de l'Association des producteurs de boissons algériens (Apab), Ali Hamani, qui a pris part à cette rencontre, a mis l'accent, à propos de la fabrication des intrants, sur la nécessité d'établir un "rapprochement" permanent entre les producteurs de ces matières premières et leurs utilisateurs. "Avant de prendre la moindre décision concernant surtout les intrants, il est impératif de regrouper, à la fois, les producteurs et les utilisateurs pour une meilleure coordination", a souligné M. Hamani. L'idée est que les deux partenaires abordent ensemble les capacités de couverture du marché par les fabricants, le respect des normes de qualité, des délais de livraison des produits... Pour lui, toutes ces mesures ne doivent pas être prises au détriment du consommateur. Car, a-t-il argué, lors de la mise en œuvre de l'interdiction des importations, les prix de certains produits locaux ont connu une hausse inexpliquée. Le consommateur final ne doit pas être pénalisé par cette mesure de restriction. Désormais, la décision est prise, les interdictions à l'importation seront levées et le marché national sera de nouveau ouvert, tout en appliquant ce DAP sur les produits importés, mais fabriqués déjà localement à des taux se situant entre 30 et 200%. Présent à cette réunion, Abdelwahab Ziani, président du Consortium algérien des fabricants d'arômes (Cafa), a rappelé, pour sa part, l'objectif du gouvernement dans toute cette stratégie, à savoir la "remontée des filières". "C'est de dépasser le stade de fabrication de produits finis pour aller vers les semi-finis, voire les matières premières entrant dans sa production", a-t-il expliqué. "Lors de cette rencontre, il nous a été demandé, en tant que professionnels, de proposer des taux à appliquer pour le DAP", a-t-il indiqué. Dans ces taux, il sera donné aux producteurs la possibilité de couvrir leurs charges, d'assurer les salaires des employés, de payer leurs impôts... La mise en application de cette taxe va ainsi encourager les investisseurs étrangers, comme les producteurs de chocolat, de fromages, de mayonnaise et autres... de venir réaliser leurs projets dans notre pays. "Cela va permettre à ces grands groupes mondiaux d'amortir leur investissement, d'avoir un marché et une protection de leurs produits fabriqués en Algérie", a précisé M. Ziani. Le secrétaire général de la Fédération agroalimentaire a saisi cette opportunité pour lancer un appel à tous les industriels algériens présents, dans les diverses filières, pour faire confiance au produit algérien. "Faire confiance au produit national, ce sont la pérennité de l'économie, la préservation des emplois. Nous n'exigeons pas des fabricants l'utilisation, à 100%, de la matière première algérienne. Mais progressivement à des taux moindres, de 30%, 40%... jusqu'à arriver à une autonomie", a-t-il suggéré. B. K.