Le conflit, qui oppose depuis des mois les enseignants du Cnes au recteur de l'université Mohamed-Boudiaf (Usto), n'est pas près de s'apaiser. Après une grève de 3 jours qui avait eu lieu du 14 au 16 mai derniers et qui, après coup, avait été jugée illégale par un juge en référé, le Cnes maintient son deuxième préavis de grève de boycott des examens à compter du 28 mai prochain. C'est ce qui ressort d'une assemblée générale tenue hier. Or, nous avons appris auprès du coordinateur du bureau Cnes de l'Usto que le recteur avait déposé une deuxième plainte auprès de la chambre en référé administrative. Des enseignants nous ont déclaré ne se faire aucune illusion quant au résultat de cette action en justice : “Pour la première plainte, fait unique, vous avez un juge en référé qui juge sur le fond au lieu de prendre une mesure conservatoire ou déclarer l'incompétence ; vous comprenez que les choses sont claires et nous savons donc à quoi nous attendre... Mais jusqu'à la réponse de la chambre en référé, nous maintenons notre mot d'ordre de grève !” Pour rappel, les principales revendications du Cnes portent sur l'élection des représentants des enseignants au conseil d'administration, comme nous l'explique le coordinateur du Cnes : “C'est le principe de la démocratisation de l'université en procédant à la désignation des enseignants au conseil d'administration, le recteur ne respecte pas la réglementation...” L'autre revendication des enseignants a trait à la lancinante question du logement puisque Oran n'a pas bénéficié de quotas de logements depuis 5 ans. Au niveau de l'Usto, ce sont 200 enseignants qui sont sans logement. D'autres problèmes sont encore soulevés par le Cnes comme la gestion de la carrière des enseignants et la transparence dans la gestion du budget de l'université. Ainsi encore une fois, l'enjeu des revendications d'enseignants et de travailleurs au sens large va se jouer au niveau d'un tribunal avant même que ne démarre le conflit. Une habitude maintenant lorsqu'il s'agit surtout de syndicats autonomes. Il n'empêche que les problèmes resteront entiers au niveau de l'Usto, quelle que soit la réponse de la chambre en référé administrative. F. Boumediene