Le président du MSP, Abderrezak Makri, serait poussé par le Madjlis Echoura, dont il craint une prochaine résolution d'accélérer le retour du parti dans le giron du pouvoir. D'aucuns ont très naïvement soupçonné le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, d'avoir, par calcul politicien, choisi de recevoir la délégation du Mouvement de la société pour la paix (MSP) conduite par le président du parti, Abderrezak Makri, le même jour et seulement quelques heures avant la réunion de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso). Il s'avère, vérification faite, que le soupçon n'est aucunement fondé. C'est plutôt le président du MSP, affirme une source proche d'Ahmed Ouyahia, qui a insisté pour que la réunion ait lieu le jeudi 9 juillet, avant le conclave de l'opposition prévu de longue date pour l'après-rupture du jeûne. "Le président du MSP avait introduit une demande d'audience au président de la République, depuis plusieurs semaines. Le président de la République a décidé d'y donner une suite favorable. Il a instruit le directeur de cabinet de la présidence de la République de s'en occuper. Le cabinet d'Ouyahia a pris attache avec le cabinet de Makri pour arrêter la date de la rencontre. Makri étant en voyage à l'étranger, les collaborateurs d'Ouyhia se sont vu promettre que le président du MSP prendra attache avec le directeur de cabinet de la présidence de la République dès qu'il rentrera. Ce qu'il fait", détaille notre source, ajoutant que "c'est Abderrezak Makri qui a proposé la date du 9 juillet et l'horaire de 14h pour la rencontre", et qu'il "a maintenu sa proposition, même après qu'Ahmed Ouyahia lui a rappelé qu'il y avait la réunion de l'Icso prévue le même jour". La conduite du président du Mouvement de la société pour la paix ne peut que soulever des questionnements, surtout qu'elle n'est dictée par aucune urgence politique impérieuse. Certains membres de l'Icso suspectent chez Makri une velléité non avouée de revoir le positionnement de son parti sur l'échiquier politique. Il agirait sous la contrainte du Madjlis Echoura du parti au sein duquel la majorité s'est recomposée favorable au retour du parti dans le giron du pouvoir. "Makri est poussé à faire ce pas vers la présidence de la République par le Madjlis Echoura du parti qui se réunira le 25 juillet et qui a inscrit à son ordre du jour la rectification du positionnement du parti", affirme une source du Madjlis Echoura du MSP. Une affirmation qui corrobore les assertions enthousiastes d'un Aboudjerra Soltani qui exulte déjà à l'idée que le parti retrouve la proximité protectrice du pouvoir. Il en est tellement heureux qu'il s'empresse de le crier à tout venant. "C'est le message du présidentiel à l'occasion du 5 Juillet et non la plateforme politique de Mazafran qui doit constituer une base de dialogue entre le pouvoir et l'opposition", préconisait-il tout récemment dans les colonnes d'un journal arabophone. Après avoir fait de la résistance aux poussés de ses adversaires parmi ses partisans, Abderrezak Makri commencerait à fléchir, pas au point, cependant, de rompre brutalement avec l'opposition. Il prétendrait, disent certaines sources, au rôle de facilitateur du dialogue entre le pouvoir et l'opposition. D'ailleurs, n'annonce-t-il pas dès son retour de chez Ouyahia qu'une dizaine de partis membres de l'Icso s'apprêtent à lui emboiter le pas. Cela, c'est ce qu'il aurait dit à Ouyahia. Abderrezak Makri avait aussi l'idée de faire part de son entrevue avec le chef de cabinet de la présidence devant la réunion de l'Icso. Mais la restriction de l'ordre du jour à la situation à Ghardaïa l'en a frustré. S. A. I.