Pour cette édition, Jusqu'à la fin des temps, premier long métrage de Yasmine Chouikh, rafle le Grand prix du Festival international d'Oran du film arabe. Un autre prix a été décerné à l'Algérie, dans la catégorie documentaire, pour La bataille d'Alger, un film dans l'histoire, du réalisateur Malek Bensmaïl. Pour ce 11e Festival international d'Oran du film arabe, deux œuvres algériennes seulement ont été primées, à savoir le film de Yasmine Chouikh, Jusqu'à la fin des temps, qui a remporté un Wihr d'or, tandis que le documentaire La bataille d'Alger, un film dans l'histoire, de Malek Bensmaïl, qui revient sur la genèse du célèbre film de Pontecorvo, a reçu le prix du jury. Jusqu'à la fin des temps, premier long métrage de Yasmine Chouikh, relate l'aventure amoureuse entre Ali, fossoyeur et gardien de cimetière campé par Djilali Boudjemâa, et Djoher, étrange femme qui vient se recueillir sur la tombe de sa sœur avant de demander à Ali de l'aider à préparer ses propres funérailles, rôle interprété par Djamila Arras. Le Wihr d'or est le 10e prix décerné au film de Chouikh, a annoncé l'une des actrices qui a reçu le trophée en l'absence de la réalisatrice qui revenait d'un festival au Mexique. Avec beaucoup d'exubérance, Djilali Boudjemâa, pilier du théâtre algérien et auteur de plusieurs pièces, a hurlé "sa reconnaissance au théâtre qui mène au cinéma". Les deux autres Wihr et le reste des distinctions ont couronné les cinémas marocain, palestinien, tunisien, syrien et libanais. Lors de la cérémonie de clôture qui s'est déroulée mardi soir dans le cadre verdoyant du théâtre Chekroune-Hasni, en présence de nombreuses figures du cinéma algérien et arabe, le Wihr d'or du meilleur court métrage a été décerné à Cargo, film du Libanais Karim Rahbani. Le prix du jury du court métrage a été attribué à Valse de l'aube, de la Tunisienne Emna Najjar, qui reçoit ainsi la première distinction pour cette fiction de 15 minutes. Le Wihr d'or du meilleur film documentaire a été décerné à Taste of ciment (littéralement Goût de ciment) du Syrien, actuellement réfugié au Liban, Ziad Kalthoum. Le cinéaste y brosse le quotidien douloureux de ses compatriotes ouvriers en bâtiment au Liban. Le prix du meilleur réalisateur a consacré le Marocain Azlarabe Alaoui pour son film Kilikis, la cité des hiboux. Pour le prix de la meilleure interprétation féminine, il est revenu à Amira Chebli pour son rôle de Aziza dans le film Tunis by night, du réalisateur Elyes Beccar, alors que celui de la meilleure performance masculine a été attribué ex aequo aux Palestiniens Mohamed Bekri et son fils Salah pour leur interprétation dans Wajib, long métrage réalisé par Anne-Marie Jacir, qui a également reçu le prix du jury du long métrage. Quant au prix du meilleur scénario, il a été décerné à l'Egyptien Haïtham Dabbour pour Photocopie, drame sentimental de Tamer Ashry. Trente-huit films, dans les trois catégories, étaient en compétition dans ce 11e Fiofa, dont neuf (deux long métrages, deux courts et cinq films documentaires) portaient la marque de l'Algérie. Côté hommages, l'actrice Chafia Boudraâ a été récompensée pour l'ensemble de sa carrière. La grande dame du cinéma algérien a reçu sa distinction des mains de Rachid Bouchareb – celui-là même qui l'a dirigée dans Hors-la-loi, en 2010, aux côtés de Djamel Debbouz, Roschdy Zem ou encore Sami Bouajila. Le Commissariat du Fiofa a également rendu hommage à Sonia, comédienne et première femme directrice de théâtre en Algérie, décédée en mai dernier à l'âge de 65 ans, et à l'acteur syrien d'origine palestinienne, Abdelmounaïm Amaïri. Par ailleurs, et à cause de "la pauvreté des films proposés", aucun des huit films sélectionnés dans le cadre du Panorama du film court (section introduite lors de l'édition de 2017) n'a été primé lors de la cérémonie de remise des prix du 11e Fiofa. La membre du jury, Hamida Aït l'Hadj, a expliqué la décision de ne pas attribuer de récompense en ces termes : "Malgré les multiples ateliers de formation organisés, le niveau des films projetés n'est pas encore très élevé", en espérant la présentation de meilleures productions lors de la prochaine édition. Si la décision du jury de bloquer les prix sanctionne les films courts présentés en compétition, elle n'en désavoue pas moins le travail effectué par la commission de sélection des films du commissariat du festival et ses critères de choix. À l'évidence, les membres de la commission n'ont pas fait montre de beaucoup de rigueur dans leur sélection des films courts à présenter au Panorama. À moins qu'ils n'aient pas vraiment eu l'embarras du choix... Samir Ould Ali