Messaoud est un prénom d'origine arabe provenant de mes‘ûd "heureux, fortuné". Le prénom est issu du verbe sa'ada, être heureux, jouir du bonheur, de la prospérité, être favorable (astre, jour, heure), aider, assister. Le pendant féminin de Messaoud est Messaouda. Comme Ahmed Oumerri en Kabylie, Messaoud Benzelmat – en chaoui, U-Ẓelmat, "le gaucher" – fut un bandit d'honneur, c'est-à-dire, dans l'Algérie coloniale, un insoumis, un redresseur des torts, qui, prenant le maquis, contrevenait aux règles imposées par la puissance coloniale, se faisant justice lui-même, traquant les agents de l'administration française, rançonnant les riches pour donner aux pauvres. Il représentait ainsi aux yeux de la population l'esprit de résistance, les espoirs de la communauté, opprimée et spoliée. Messaoud Benzelmat était originaire du douar Zellatu, c'est là qu'il naquit vers 1894. En 1916, son frère aîné, Ali Benzelmat, fut condamné par défaut par le tribunal de Batna. Accusé à tort, il prit le maquis, mais fut arrêté. Quelques jours plus tard, il fut retrouvé mort. Messaoud décida alors de le venger. Il rejoignit ce qui restait de la bande de son frère, l'organisa, et bientôt il fit parler de lui. Il multiplia les attaques contre les postes de gendarmerie et les agents de l'administration : gardes champêtres, bachaghas, caïds... L'une de ses actions les plus spectaculaires fut l'attaque du village colonial de Foum : le groupe investit le village, entra dans toutes les maisons, les pilla, puis, avant de partir, ligota les colons. L'administration coloniale mobilisa tous ses effectifs, elle exerça aussi des pressions sur les familles des insurgés et sur les caïds pour obtenir des informations. Une opération militaire commença le 20 octobre 1920. Mais Benzelmat réussit à s'échapper. L'administration se tourna alors vers les indicateurs. C'est ainsi qu'on apprit les déplacements de Benzelmat. Le 12 octobre 1920, il se trouvait à Oglet Djenan, près de Biskra. Un combat fut engagé, mais il parvint à s'échapper. Il fut poursuivi, et le 7 mars 1921, signalé par des villageois, il fut localisé au douar Mellagou. Son camp fut investi et il tomba, les armes à la main. Selon une autre version, Benzelmat, comme Ahmed Oumerri, en Kabylie, fut trahi par des amis proches, en fait des agents de l'administration française : invité à un repas, le 7 mars 1921, ils le tuèrent, mettant fin à son épopée. M. A. Haddadou [email protected]