L'étonnante manière avec laquelle le Mouloudia d'Oran a perdu samedi à Alger face au PAC après s'être pourtant offert une confortable avance au tableau d'affichage. Cela confirme, de la façon la plus catégorique qui soit, que la préparation d'intersaison a été plus bâclée que prévu. Intérimaire sur le banc mouloudéen aux côtés de l'entraîneur de l'équipe réserve, Aïssa Kinane, mais préparateur physique de vocation et médecin de profession, Djamel Bekkadja avait, d'ailleurs, bien relevé cette anomalie en dépit de la victoire acquise la semaine face à l'AS Aïn M'lila. "L'équipe n'est pas bien préparée physiquement. Si l'arbitre avait ajouté dix minutes, l'ASAM aurait facilement recollé au score", avait-il lancé au milieu de son réquisitoire, désormais bien connu, contre "la méthode Badou Zaki". Une question se pose, de fait, d'elle-même : que faisait l'équipe en Turquie lors du fameux stage à Afyonkarahisar qu'on dit le plus coûteux de l'histoire du club ? Il serait, à ce sujet, bien aisé de tirer sur l'ambulance Badou, d'autant plus qu'il se trouve actuellement en congé de maladie au Maroc au chevet de sa mère souffrante elle aussi, mais il serait, cependant, bien plus intéressant de s'interroger sur le rôle de celui que le président Belhadj a dépêché en terre ottomane comme chef de délégation pour, justement, superviser le travail fait là-bas. Or, Abdelkrim Hassani, dit "Krimo le secrétaire", qui se targue d'être le doyen des dirigeants et d'avoir été au service du MCO pendant plus de 40 ans, n'a jamais interpellé son président, encore moins l'opinion sportive, sur cet état de fait. Puisque les langues se sont déliées après un premier succès (face à l'ASAM) pour dire que "rien n'a été fait en Turquie" et que "Badou n'est pas un entraîneur", pourquoi personne, notamment le vétéran Hassani, n'a pas eu le courage et l'honnêteté de révéler ces anomalies avant qu'il ne soit trop tard et que l'équipe se heurte à la toujours implacable réalité du terrain ? Reconverti en "chauffeur de l'entraîneur et de son adjoint" et "spécialisé dans le trajet stade Zabana-hôtel Sheraton", le coordinateur Krimo Hassani aurait, ainsi, énormément gagné en respect et en crédibilité s'il avait fait preuve de poigne et d'intransigeance qu'exige son statut de numéro 2 du club derrière le président Baba. Au lieu de cela, il s'est contenté de séjourner comme simple accompagnateur en Turquie, bon seulement à amuser les jeunes loups du vestiaire mouloudéen et à leurrer l'inconscient président Baba. Rachid BELARBI