La diaspora algérienne de Paris et les centaines d'invités venus assister à l'événement "Algérie en mouvement" qui s'est déroulé du 25 au 28 septembre dans divers lieux de la capitale française ont été agréablement surpris de voir autant d'énergie et de dynamisme se dégager de tous les intervenants des multiples volets abordés tout au long de ce cycle de conférences-débats. Le volet économique a connu une effervescence manifeste, preuve que ce secteur bouge grâce notamment à ces jeunes Algériens chefs d'entreprise, gérants de start-up, cadres, créateurs d'emplois et surtout conscients de l'importance de leur implication dans le développement de leur pays. Les créateurs de Jurex, Batolis, Yassir, Led Medea, Argilev et bien d'autres encore étaient là pour parler de leur parcours et partager leur expérience afin de donner l'exemple à ceux qui voudraient suivre leur voie. Les volets littérature, médias et cinéma étaient également conviés à cette manifestation qui prend de l'ampleur d'année en année, en dépassant toutes les espérances tant l'engouement et l'intérêt sont présents à chaque volet abordé. Pour la littérature, Karim Chikh des éditions Apic rappellera brièvement le parcours de sa maison d'édition en abordant les contraintes de ce secteur — distribution, librairie, lectorat… — et les opportunités qui peuvent se présenter, comme le fait de pouvoir coéditer avec des maisons étrangères ou de vendre des droits d'édition hors frontières afin d'élargir son lectorat. Mohamed Sari, auteur, traducteur et membre du Centre national du livre (CNL) dira la situation du livre en Algérie en chiffres et à partir de sa longue expérience sur le terrain. Abdelkader Djemaï racontera un peu ses publications dont La vie presque vraie de l'abbé Lambert et Le jour où Pelé… ; Adlene Meddi quant à lui, très attendu en raison de la bonne presse et des prix qu'a reçus 1994 est revenu quelque peu sur les événements et les personnages traités dans son roman en répondant aux questions des présents. Le thème des réseaux sociaux a lui aussi drainé une foule considérable — à tel point que le petit espace de l'Iremmo n'a pas pu contenir tout le monde et beaucoup sont repartis déçus ; c'est dire l'engouement pour cette manifestation et la nécessité de trouver des espaces plus grands. Un constat est là : internet a changé la vie des Algériens et beaucoup de preuves se voient sur le terrain ; le paysage audiovisuel et la presse écrite en Algérie ont été bouleversés suite à l'irruption de ces nouveaux acteurs qui continuent d'émerger et les invités à cette table ronde ont en longuement discuté. Des expériences de mouvements associatifs ont été relatées faisant découvrir des jeunes très impliqués dans le développement de leurs villages. Le cinéma était un volet majeur de cette rencontre qui a permis de faire connaître des talents cachés et des productions dignes de tous les festivals de cinéma. "Algérie en mouvement" a, cette année aussi, gagné son pari de faire découvrir une Algérie qui bouge et de jeunes Algériens qui créent. Mais pour durer dans le temps et se développer davantage, l'association aura besoin de soutiens financier et logistique appuyés et nos jeunes aujourd'hui ont besoin d'accompagnement et de confiance en leur capacité à rendre leur Algérie prospère. Un pari de gagné, un autre à lancer… S. B.-O.