"Chérif Messaâdia, Karim Younès, Boumaâza ont tous préféré sortir par la grande porte et avec les honneurs en démissionnant (…) Voilà des exemples que devrait méditer et suivre Bouhadja." Tel est le conseil prodigué, hier, par Ould Abbes au président de l'APN. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, a encore une fois mis la pression sur le président de l'Assemblé populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja, afin de le pousser vers la démission. "Bouhadja a délibérément enfreint le règlement intérieur de l'APN, notamment l'article 9, lequel stipule une concertation avec les élus en cas de prise de décision majeure", a indiqué, hier, le SG du FLN, lors d'un meeting animé au théâtre régional Amar-Laskri de Bouira. Ould Abbes a également tenu à rappeler la genèse de la crise qui secoue la Chambre basse du Parlement. "Le secrétaire général de l'APN a été limogé sur instruction de Bouhadja qui n'a pas pris la peine de consulter les députés. C'est une violation manifeste du règlement intérieur de l'APN", a-t-il soutenu tout en conseillant à Bouhadja de "sortir par la grande porte" en déposant sa démission, comme l'exigent les 351 députés ayant voté, selon lui, le retrait de confiance à l'encontre de Saïd Bouhadja. Dans ce sens, l'hôte de Bouira a appelé son "camarade" Bouhadja à ne pas créer un "précédent" au niveau de l'APN, en citant des exemples de leaders politiques contestés par leur majorité qui ont préféré démissionner par "grandeur d'âme", selon les dires d'Ould Abbes. "Chérif Messaâdia, Karim Younès, Boumaâza ont tous préféré sortir par la grande porte et avec les honneurs en démissionnant (…) Voilà des exemples que devrait méditer et suivre Bouhadja", a-t-il martelé. Sur un ton ferme, voire menaçant, le SG de l'ex-parti unique a clamé que "Bouhadja doit se soumettre à la volonté de la majorité des députés et présenter sa démission". Et d'enfoncer le clou en "conseillant" au président de l'Assemblée de "préserver sa dignité en démissionnant". Evoquant un autre sujet de l'heure pour le FLN, à savoir celui des prochaines élections sénatoriales, Ould Abbes a encore une fois martelé que le temps de la "chkara" est révolu au sein de son parti, avouant ainsi que la "chkara" a fait de nombreux élus FLN. Le secrétaire général de l'ex-parti unique a réitéré "les exigences" de la direction du parti, à commencer par celles du chef de l'Etat et président du FLN, quant à la confection des listes pour les sénatoriales du 29 décembre prochain. Ould Abbes a révélé que les commissions locales de candidatures auront pour seule et unique mission "la récolte des dossiers". Selon lui, seuls les candidats parmi les élus locaux, choisis par la base militante, représenteront le parti à ces joutes. II s'est longuement attardé sur la fin de la "chkara", affirmant qu'aucune corruption ne sera tolérée. En outre, Ould Abbes réitérera, à cette occasion, l'appel du parti à la poursuite de la mission de Bouteflika à la magistrature suprême. Au niveau de la wilaya de Bouira, des indiscrétions laissent croire que l'homme d'affaire Djawed Bouteraâ est largement pressenti pour être le candidat du FLN à la Chambre haute du Parlement. D'ailleurs, lors de la visite d'Ould Abbes à Bouira, Bouteraâ était sur tous les fronts, aussi bien médiatique qu'organisationnel. Un fait qui a visiblement agacé certains cadres locaux du FLN qui se sont éclipsés avant même la fin du meeting. RAMDANE BOURAHLA