Plutôt verni face au leader invaincu de Ligue 1 et son pragmatique entraîneur français qu'est Franck Dumas, le revenant Omar Belatoui s'attelle depuis le week-end dernier à réussir là où il avait échoué lors de son précédent passage sur le banc oranais, à savoir devenir incontournable au Mouloudia. Cette fois-ci, le "gentil Omar" a laissé place à "l'autoritaire Belatoui". Et avant même que sa licence ne lui soit délivrée pour prendre place sur le banc à côté de Aïssa Kinane, l'intérimaire aux 10 points en 6 matches devenu son adjoint, l'ancien défenseur central international avait déjà marqué son territoire et lancé un signal fort à ses joueurs : le chef, désormais, c'est lui. Deux anecdotes bien croustillantes résumeraient presque à elles seules le "Belatoui nouveau". La première concerne Feham Bouazza, convoqué parmi les 18 concernés par la rencontre de vendredi dernier face à la JS Kabylie sans pour autant en disputer la moindre minute. "Il fallait mettre fin à cette affaire, assainir le climat au maximum. Mais avant de le faire, j'ai bien évidemment demandé l'avis de Aïssa (Kinane). S'il s'y était opposé, je n'aurais pas trop insisté. Au final, tout est bien qui finit bien", nous confiait le technicien mouloudéen à sa sortie de la douche, à l'issue de la dernière séance d'entraînement collective, suivie de l'annonce de la liste des 18 convoqués, jeudi dernier. La veille, soit mercredi, il n'avait pas non plus hésité à arrêter momentanément la séance d'entraînement pour tirer devant tout le groupe les oreilles au jeune attaquant Frifer Boumedien, coupable d'avoir lâché "un gros mot". L'intervention de ses coéquipiers avait, certes, fait éviter une exclusion du groupe et, probablement, une non-convocation pour le match face à la JSK à Frifer, mais pas une "gueulante" de Omar Belatoui. "Ok, je passe l'éponge cette fois-ci. Mais je vous jure que si, par malheur, cet état de fait venait à se reproduire à l'avenir, le coupable sera chassé de l'équipe. Je me montrerai impitoyable !", tancera-t-il, avec autorité, à la face du groupe. À la manière d'une main de fer dans un gant de velours, Belatoui veut fédérer le vestiaire autour de lui autant qu'il s'efforce à le protéger des interférences et immixtions du proche entourage, si souvent au cœur des scandales au Mouloudia. Sa façon de clore, sans bruit ni tracas, le dossier Feham et de plier, discrètement mais tout en fermeté, la brève affaire Frifer, montre déjà son ambition de devenir le numéro 2 du MCO derrière le président Belhadj Baba, mais bien le numéro 1 du vestiaire et du volet technique. Rachid BELARBI