Le professeur Mohammed Boudjelal, membre du Haut conseil islamique (HCI), un organe consultatif rattaché à la présidence de la République, appelle à la mise en place d'une législation spécifique, cohérente et adaptée, qui soit en mesure de donner de la visibilité au processus de développement de la finance et de l'assurance islamique (Takaful). Il fait observer qu'il n'est peut-être pas indispensable d'élaborer ex nihilo un projet législatif et réglementaire, et que l'on peut adapter des dispositions qui existent déjà et les renforcer par des procédures appropriées, en s'inspirant d'un document juridique que le HCI a élaboré et remis à la Présidence. Le Pr Mohammed Boudjelal s'exprimait au cours d'une conférence de presse, tenue hier au Palais de la culture à Alger et consacrée au premier Symposium algérien sur l'assurance et la finance islamiques qui sera organisé les 24 et 25 novembre prochain à Alger. Le réaménagement législatif souhaité par le HCI peut toucher des dispositions concernant la loi sur la monnaie et le crédit, le sacro-saint monétaire placé sous le parapluie de la Banque d'Algérie, l'autorité monétaire qui, indique-t-on, est en train de travailler à la mise en place d'une réglementation relative à la finance islamique. Pour ce qui est de l'assurance, il est attendu que soient posées les bases d'une nouvelle gouvernance devant encadrer les activités d'assurance. En tout cas, la manière d'intégrer les produits de la finance islamique et de l'assurance Takaful pourra être largement discutée dans le déroulé du Symposium algérien sur l'assurance et la finance islamiques (Saafi), un évènement très attendu, selon ses organisateurs. Saafi se donne comme objectif d'assurer la meilleure implantation possible de la finance islamique et de l'assurance Takaful en Algérie. Ezzedine Ghlamallah, directeur exécutif du cabinet de conseil Saafi, spécialisé dans la conception et la distribution de produits Takaful et de la finance islamique, a estimé, à l'occasion de cette conférence de presse, que ce symposium constitue un carrefour et point de convergence de l'expertise et des compétences, un rassemblement d'experts nationaux et internationaux. Ceux-ci vont apporter aux institutionnels et aux professionnels du secteur bancaire, assurantiel et financier de la place d'Alger l'expertise indispensable à la réussite de ce nouveau défi qu'est la finance islamique. Ils devront faciliter les efforts des pouvoirs publics dans leur rôle d'intégration des produits de la finance islamique, dits alternatifs, et conformes aux préceptes de l'Islam dans le système financier national en vue de l'élargissement de la bancarisation et l'inclusion des ressources financières disponibles. En plus du diagnostic, état des lieux et constats déjà établis sur le secteur financier en Algérie, le Saafi 2018, a-t-il ajouté, sera l'occasion de procéder à un benchmarking pays, et pas que musulmans, qui ont opté pour l'introduction de la finance islamique dans leur système financier. Cela, poursuit-il, permettra un retour d'expériences, de réussite ou d'échecs, pour en tirer les meilleurs enseignements à mettre en œuvre en Algérie, en vue d'accompagner les professionnels du secteur financier, appelés à répondre à un segment de la clientèle, et de drainer une épargne inactive. Youcef Salami