Les Etats-Unis ont appelé mardi, à la fin de la guerre au Yémen, demandant notamment que cessent les frappes aériennes de la coalition menée par l'Arabie saoudite. Washington, qui réclame l'ouverture de négociations de paix d'ici 30 jours, estime toutefois toujours que le premier pas doit être fait par les Houthis. Le message a été relayé par le ministre de la Défense Jim Mattis puis par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. S'ils n'ont fait aucune référence directe à la mort du journaliste critique saoudien Jamal Khashoggi, qui a terni l'image du royaume et fait naître de lourds soupçons sur le rôle du prince héritier Mohammed ben Salmane, ce message ferme des Etats-Unis intervient dans un contexte où l'Administration de Donald Trump est soumise à une forte pression du Congrès pour prendre ses distances avec l'Arabie Saoudite. "L'heure est maintenant à la fin des hostilités, ce qui inclut les tirs de missiles et de drones venant de zones contrôlées par les Houthis vers le royaume d'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis", a déclaré Mike Pompeo dans un communiqué. "Les frappes aériennes de la coalition doivent ensuite cesser dans toutes les zones peuplées du Yémen", a-t-il ajouté. Jim Mattis a plaidé pour le même enchaînement, appelant "tout le monde" à "rejoindre la table de négociations sur la base d'un cessez-le-feu" qui verrait d'abord un retrait des Houthis de la frontière avec l'Arabie Saoudite, "puis un arrêt des bombardements" de la coalition arabe. L'arrêt des hostilités permettra à l'émissaire des Nations unies pour le Yémen, le Britannique Martin Griffiths, de "réunir" les différentes parties "en Suède", a poursuivi le chef du Pentagone. "Nous devons faire ça d'ici 30 jours (...) et je pense que l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis sont prêts", a-t-il ajouté au cours d'une conférence à Washington, après avoir rencontré plusieurs dirigeants arabes le week-end dernier en marge du Dialogue de Manama, une rencontre annuelle sur la sécurité à Bahreïn. Mike Pompeo a aussi demandé de premières consultations sous l'égide de l'émissaire de l'ONU "en novembre dans un pays tiers" pour évoquer notamment "la démilitarisation des frontières et la concentration de toutes les armes lourdes sous le contrôle d'observateurs internationaux". R. I./Agences