Placé sous mandat de dépôt depuis le 31 octobre dernier, le journaliste et directeur du site électronique Aljazaïr24.com a été remis en liberté provisoire, hier, par la chambre d'accusation près la cour d'Alger, à la demande de ses avocats. Le rassemblement observé, à l'occasion, par des confrères n'aura pas, ainsi, été vain. En réalité, les chefs d'inculpation retenus contre Ilyès Hadibi n'ont jamais été divulgués. Selon un collègue à lui, son arrestation serait liée à certains de ses écrits lesquels dérangeraient des personnalités non identifiées. Son arrestation, ajoute la même source, serait dictée par les besoins d'une enquête qui serait ouverte par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed suite à une plainte déposée contre lui par "ces personnalités". Nos tentatives de contacter ses avocats étaient vaines. Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette énième arrestation parmi la corporation des journalistes ne doit honorer ni la justice ni les décideurs. Bien au contraire, elle ternit l'image du pays en matière de respect de la liberté d'expression. Il y a un peu plus d'une semaine, deux autres journalistes, qui étaient également mis sous mandat de dépôt, ont recouvré la liberté. Il s'agit d'Abdou Semmar et de Merouane Boudiab du site Algérie Part. Ils ont été remis en liberté en attendant "un complément d'information". Les deux journalistes ont été jugés le 9 novembre par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs. Ils ont été placés en détention préventive, après une garde à vue le 23 octobre dernier. Ils ont été poursuivis à la suite de plaintes pour diffamation du patron d'Ennahar TV et du wali d'Alger. Peu de temps après, le journaliste-fixeur Saïd Chitour a, lui aussi, été libéré après 16 mois de détention préventive à la prison d'El-Harrach. Jugé par le tribunal de Dar El-Beïda, il a été condamné à 16 mois de prison ferme. Une peine qu'il avait déjà purgée au moment du verdict. F. A.