Le choix, qu'aucune autorité n'assume ouvertement, n'est pas accepté par les structures du FLN, à commencer par le bureau politique dont des membres influents disent clairement qu'ils contestent le bombardement de Bouchareb, SG par intérim du parti. Rien ne va plus au sein du parti du Front de libération nationale (FLN). La crise qui le secoue depuis une dizaine de jours n'est toujours pas dénouée, et elle risque de perdurer tant qu'aucune issue ne se dessine, du moins publiquement. Le pourvoi, selon une formule statuaire ou autre, au poste de secrétaire général, laissé vacant par son titulaire, Djamel Ould Abbes, donné pour convalescent depuis plus d'une semaine, tarde à intervenir. L'ex-parti unique semble ne pas avoir plusieurs cordes à son arc pour manager une situation, le moins que l'on puisse dire kafkaïenne, depuis l'annonce du retrait du secrétaire général pour, dit-on, des raisons de santé. L'annonce a été faite par l'agence officielle APS, le mercredi 14 novembre écoulé. Dans sa dépêche, l'agence a précisé que "le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, a décidé de quitter ses fonctions de secrétaire général de ce parti en raison de soucis de santé qui lui imposent un congé de longue durée". L'APS a également souligné qu'elle a appris la nouvelle du départ d'Ould Abbes "de source officielle", ajoutant que la même source lui aurait souligné que "l'intérim sera assuré par Moad Bouchareb en attendant que les organes habilités du parti du FLN se prononcent sur son remplacement". Mais depuis cette annonce, rien n'est venu attester le départ d'Ould Abbes et encore moins la prise de fonction de Bouchareb comme intérimaire. Ould Abbes, via ses proches collaborateurs, refuse de céder et s'estime être le titulaire légitime du poste, et Bouchareb, qui n'a pas démenti sa désignation comme intérimaire, n'a pas pour autant pris ses fonctions. L'option du président de l'APN à la tête du Fln est-elle sujette à caution au sein de sa famille politique ? Tout porte à le croire. Jusque-là, le choix, qu'aucune autorité n'assume ouvertement, n'est pas accepté par les structures du fLN, à commencer par le bureau politique dont des membres influents disent clairement qu'ils contestent le bombardement de Bouchareb, SG par intérim du parti. En effet, plusieurs membres du bureau politique et d'autres du comité central défendent toujours la légitimité d'Ould Abbes à la tête du parti. Ahmed Boumahdi, membre du comité central et membre le plus âgé de cette structure auquel l'intérim devrait revenir en cas de vacance du poste de SG, selon les statuts du parti, persiste et signe. "Le secrétaire général est malade et il se repose", a-t-il répondu, hier, par téléphone. M. Boumahdi ne lâche pas prise et refuse jusqu'à l'idée d'un directoire pour le parti, comme suggéré par certaines sources ces derniers jours, pour occuper le poste d'Ould Abbes. Il n'est pas le seul responsable au FLN à rejeter l'option Bouchareb. Ils sont, en effet, nombreux à s'y opposer. Un membre du bureau politique, contacté hier, a également estimé que "ce n'est pas forcément le départ du secrétaire général qui pose problème". Autrement dit, notre interlocuteur "dénonce" la désignation "par une dépêche de l'APS d'un intérimaire non consensuel" à la tête du parti. Il a ajouté, à ce propos, que "ce n'est pas également l'agitation d'un ministre pour réunir les anciens élus qui fera tomber le SG et nommer Moad Bouchareb". Même réaction chez d'autres députés de l'ex-parti unique qui s'en remettent à la déclaration de Mohamed Bouabdellah, chef du groupe parlementaire du FLN, lequel a publiquement démenti le départ d'Ould Abbes. "Le secrétaire général n'a pas démissionné et ne s'est même pas retiré du parti", a-t-il, en effet, dit récemment, pour exprimer sa position vis-à-vis de la désignation d'un intérimaire. En résumé, les promoteurs de Bouchareb font face à une résistance telle que leur manœuvre ressemble à un cautère sur une jambe de bois. Mohamed Mouloudj