Le président du club annabi menace la FAF de saisir la FIFA si la procédure disciplinaire est appliquée. "Si la FAF défalque des points à l'USM Annaba, nous allons saisir la FIFA. Nous aurons gain de cause. Et à ce moment-là, la FIFA va sanctionner la FAF, c'est l'équipe nationale et les clubs algériens prenant part aux compétions étrangères qui payeront le prix fort. La FAF risque une sanction de deux ans. Pour notre part, nous n'avons rien à voir dans cette affaire, mais nous ne voulons pas du mal à notre pays", a martelé Abdelbasset Zaïm hier dans un point de presse. Et d'ajouter : "Du coup, je demande aux deux présidents, de la FAF et de la LFP, Zetchi et Medouar, de régler ce problème en payant eux-mêmes cette dette, puisque ce sont eux qui ont créé toute cette cacophonie. En tout cas, moi, je ne payerai pas." Pour Zaïm, "cette dette date de 2010, contrairement à ce que dit la FAF (2012). Ils ont attendu tout ce temps-là pour enclencher une procédure disciplinaire contre l'USM Annaba et surtout que j'arrive à la tête de ce club prestigieux, c'est anormal. Qu'ils se débrouillent alors !". La semaine précédente, non contents de la décision de la commission de discipline de se dessaisir de l'affaire, refusant du coup d'appliquer ses propres verdicts, d'ex-joueurs de l'USMAn ont saisi la FIFA pour recouvrer leurs droits. En effet, le fait que la commission de discipline de la LFP (CD) se dessaisisse de l'affaire au profit de la CNRL de la FAF soulève des interrogations légitimes, d'autant plus que la CD en question a déjà rendu des verdicts et fixé même un dernier délai au club annabi, le 20 novembre, pour payer une dette globale de près de 10 milliards. Pour justifier cette décision, la CD a indiqué dans son communiqué publié sur le site officiel de la LFP qu'elle a "décidé de se dessaisir de l'affaire de USM Annaba - joueurs impayés en faveur d'une autre juridiction au niveau de la FAF qui est la Commission nationale de résolution des litiges (CNRL) en conformité avec la circulaire de la FIFA en date du 9 mai 2018". Cacophonie Or, la CNRL avait déjà statué dans cette affaire et pris des décisions de payement des ex- joueurs, avant que la commission de discipline n'intervienne sur saisine de la FAF pour enclencher la procédure disciplinaire contre l'USMAn. En outre, pourquoi la commission de la LFP a attendu tout ce temps-là pour se déclarer incompétente pour traiter cette affaire alors qu'elle était censée être au courant de la note de la FIFA, le 9 mai dernier ? Pour rappel, lundi 22 octobre 2018, la commission de discipline de la LFP tranche en première instance dans l'affaire de l'USM Annaba dont d'anciens joueurs n'ont pas été payés depuis 2010 et qui ont déposé une plainte le 7 octobre 2018. "La commission invite le club à régulariser la situation financière pour les 20 joueurs dans un délai de 15 jours, au plus tard le 5 novembre", soit lundi dernier. Cependant, vendredi 26 octobre 2018, "la FAF accorde à l'USMAn un nouveau délai pour payer cette dette (de 9 milliards 600 millions de centimes) jusqu'à la fin de la saison (6 mois), et révèle également que son club pourra recruter lors du prochain mercato hivernal". Lundi 5 novembre 2018, retournement de situation : la commission de discipline accorde une prolongation de 15 jours à compter du 5 novembre 2018 à l'USM Annaba pour qu'elle régularise la situation financière de ses ex-joueurs et précise qu'elle "met à la disposition du club de Annaba tous les documents nécessaires afférents à cette affaire". Mardi 20 novembre, la commission de discipline décide de se dessaisir de l'affaire USM Annaba - joueurs impayés en faveur d'une autre juridiction de la FAF qui est la Commission nationale de résolution des litiges (CNRL). L'article 91 du code disciplinaire de la FAF prévoit également qu'"en cas de non-paiement ou de non-respect de la décision malgré le dernier délai de grâce accordé, une interdiction de recrutement de joueurs est prononcée. Si le club ne respecte pas ce dernier délai, la Fédération et/ou la ligue concernée sera tenue d'appliquer les sanctions prononcées. La déduction de points portera sur trois paliers (3 points, 6 points et 9 points) en fonction du montant dû. Une suspension de toute activité relative au football peut par ailleurs être prononcée contre toute personne physique (dirigeants, joueurs, entraîneur)." SAMIR LAMARI