Depuis mercredi dernier, tous les travailleurs exerçant pour le compte du groupe algéro-turc ONE (Ozgun, Nurol, ENGOA) sont en grève. Ce débrayage a été décidé pour exiger les salaires non encore versés depuis septembre dernier. Ayant attendu plusieurs jours après avoir réclamé le versement de leurs salaires auprès des responsables du groupe employeur, les ouvriers contestataires sont passés à l'action depuis mercredi passé, et ce, pour une durée illimitée. "Nos employeurs n'ont pas tenu leurs promesses puisqu'ils nous ont promis clairement que les salaires allaient être virés dans nos comptes au plus tard le 28 novembre, mais malheureusement, il n'en fut rien. C'est ce qui a fait que nous avons décidé à l'unanimité d'arrêter le travail", nous confiera un travailleur gréviste. D'ailleurs, cette action a touché les ouvriers sur chantier, mais aussi les agents de sécurité non payés, eux aussi, depuis trois mois. Les grévistes rencontrés sur le chantier déplorent qu'en dépit des conditions de travail difficiles dans lesquelles ils exercent, ils ne sont pas déjà rémunérés en conséquence avec des inégalités énormes si on compare leurs salaires à ceux de leurs collègues étrangers, et ce, en plus des retards de paiement considérables. De leur côté, les responsables du chantier regrettent une telle situation qui entrave la bonne marche du projet, mais ils n'ont guère d'autre choix que d'attendre que l'argent soit versé dans le compte du groupe pour régulariser les ouvriers. C'est pour la seconde fois, depuis le lancement des chantiers de ce mégaprojet, dont la pose de la première pierre s'est effectuée le 16 juillet 2013, que les travailleurs observent une grève après celle de décembre 2016 pour se faire payer. O. Ghilès