L'ONU a obtenu jeudi soir une trêve dans plusieurs régions dévastées du Yémen, pays au bord de la famine, à l'issue de consultations de paix en Suède qui ont permis un accord âprement négocié entre belligérants. Le secrétaire général, Antonio Guterres, et son envoyé spécial Martin Griffiths, cherchent une solution durable après quatre ans de guerre qui ont fait environ 10 000 morts et menacent jusqu'à 20 millions de personnes de famine, selon l'ONU. Les médiateurs, qui ne nourrissaient que de maigres espoirs d'obtenir une percée, ont indiqué que les deux camps devaient se revoir fin janvier pour tenter de définir un cadre de négociation en vue d'un règlement politique. En attendant, ces accords vont "améliorer la vie de millions de Yéménites", s'est félicité Antonio Guterres. Le Conseil de sécurité a tenu hier matin à New York une réunion pour entendre un compte rendu de ces pourparlers à Rimbo près de Stockholm. Il devrait adopter la semaine prochaine une résolution pour entériner leur résultat, selon des sources diplomatiques. Un "cessez-le-feu" doit entrer en vigueur "dans les prochains jours" à Hodeida (ouest), port de la mer Rouge par où entre l'essentiel de l'aide dans ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, et où sévit selon l'ONU "la pire crise humanitaire du monde", prévoit l'accord. Les forces gouvernementales, soutenues par une coalition militaire dirigée par l'Arabie Saoudite, et les Houthis, doivent se retirer de la ville et du port. Celui-ci est contrôlé par les Houthis et subit les assauts de la coalition pro-gouvernementale. L'ONU jouera un "rôle-clé" dans le contrôle du port, a précisé M. Guterres lors d'une cérémonie en présence des deux délégations. Et selon une source onusienne, 30 observateurs de l'ONU pourraient être déployés dans la ville. Mais "il reste des questions en suspens", a averti M. Guterres. Aucun accord n'a en effet été trouvé sur le redressement de l'économie yéménite ni sur la réouverture de l'aéroport de la capitale Sanaa. R. I./Agences