La Cour d'appel de Béjaïa a rendu, hier matin, son verdict dans l'affaire des 27 membres de la confrérie musulmane dite Ahmadite, qui étaient poursuivis pour les chefs d'inculpation d'"offense à l'islam", de "création d'association sans agrément" et de "collecte de fonds sans autorisation". Le magistrat qui a prononcé la sentence a conclu à la confirmation du jugement de première instance, rendu le 12 juin dernier, par le tribunal correctionnel d'Akbou. Lequel avait, rappelons-le, condamné une vingtaine parmi les mis en cause à des peines de trois à six mois de prison avec sursis, alors que les cinq femmes incriminées ont été acquittées. L'annonce du verdict n'a pas manqué de susciter colère et indignation parmi les avocats de la défense et les militants des droits de l'Homme qui étaient présents dans la salle d'audience. Pour rappel, lors du procès en appel, tenu le 12 décembre dernier, le procureur de la République avait requis une peine de prison de trois années ferme à l'encontre des 27 fidèles de la secte des Ahmadis à Béjaïa. Pour Me Boubakeur Hamaïli, l'un des avocats de la défense, "certains magistrats veulent s'ériger de leur chef en inquisiteurs, en tentant de substituer des jugements moraux à des jugements justes". Selon lui, "la présomption d'innocence est un abus de langage en Algérie. À ce rythme, nous ne pourrons jamais assister à un procès équitable, ni espérer avoir un jour un Etat de droit !" K. O.