Les 1 159 travailleurs sous contrat à durée déterminée de Sider El-Hadjar et leurs 498 collègues admis dans le cadre du CTA (contrat de travail aidé) par ce même site industriel observaient, hier, leur 13e jour de grève, paralysant ainsi les installations de production de cette entreprise et lui occasionnant des pertes financières énormes estimées provisoirement à quelque trois milliards de dinars. Cela, alors que la direction du complexe sidérurgique s'avère dépassée par le problème de "permanisation" que lui posent les contestataires et par l'ampleur du mouvement, qui risque à tout moment d'être suivi par l'ensemble des 4 500 métallurgistes inquiets pour le devenir de leur outil de production, au vu du pourrissement de la situation. On rappelle, pour illustrer ce propos, que Chemseddine Maâtallah, le directeur général de Sider Annaba, pris de court par le débrayage surprise de cette catégorie de travailleurs, n'a pas su ou n'a pas pu convaincre ceux-ci de la complexité de la problématique et de son incapacité à la résoudre dans sa totalité et dans l'immédiat. Mal avisé, il a préféré opposer la brutalité aux aspirations somme toutes légitimes des centaines de contractuels, des techniciens supérieurs et des ingénieurs, dont la plupart occupent des postes importants dans le process de production depuis de longues années et qui demandent aujourd'hui à bénéficier d'un statut de permanents. Ces derniers, qui maintiennent leur piquet de grève 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, dénoncent les mesures brutales qui ont été prises à leur encontre par l'employeur, lequel a essayé de casser leur grève de différentes manières, par la force et l'intimidation, en actionnant ses agents de sécurité, sinon en les privant de nourriture et d'eau, sans pour autant y parvenir. Se disant plus que jamais résolus à poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leur revendication, ils ont accusé, hier, Chemsedine Maâtallah et certains de ses proches collaborateurs de tenter, en désespoir de cause, de pousser les autres travailleurs du complexe à déloger les grévistes de la voie ferrée, zone située en amont du haut-fourneau, des laminoirs et des aciéries, où ils se trouvent depuis le dimanche 9 décembre. Le syndicat d'entreprise, qui aura tenté de son côté et à maintes reprises de se poser en médiateur dans ce conflit, a été écarté du dialogue par la direction qui l'accuse d'être derrière le mouvement de protestation des contractuels. Tout autant que l'union de wilaya UGTA qui a été mal reçue par cette même direction, avant qu'elle ne puisse, après maintes rebuffades, obtenir de la part de celle-ci qu'elle vienne à la table des négociations demain dimanche. A. ALLIA