Le leader de l'opposition soudanaise, Sadek al-Mahdi, a affirmé hier que 22 personnes au total étaient mortes durant les manifestations qui ont secoué, ces derniers jours, plusieurs villes du Soudan, après l'annonce d'une hausse des prix du pain. La décision du gouvernement, cette semaine, d'augmenter le prix du pain de 1 à 3 livres soudanaises (de 2 à 6 centimes d'euros) a entraîné des manifestations depuis mercredi, et au moins 8 protestataires sont morts -6 à Al-Gadaref (Est) et 2 à Atbara (Est) lors de heurts avec les forces antiémeutes, selon des responsables. "Les manifestations ont conduit à la mort de 22 martyrs et plusieurs blessés", a de son côté déclaré samedi M. Mahdi, lors d'une conférence de presse à Oum Dourman, ville voisine de la capitale Khartoum, sans toutefois fournir davantage de précisions. "Ce mouvement est légal et a été lancé du fait de la dégradation de la situation (économique et sociale) au Soudan", a-t-il ajouté, en assurant que les protestations allaient se poursuivre. Dirigeant d'Al-Oumma, l'une des plus anciennes formations politiques du pays, M. Mahdi est le dernier Premier ministre démocratiquement élu du Soudan. Il avait été chassé du pouvoir par le coup d'Etat fomenté en 1989 par l'actuel président Omar El-Béchir. Poussé à l'exil à plusieurs reprises, il est revenu au pays cette semaine. Le Soudan traverse des difficultés économiques croissantes avec une inflation de près de 70% et une plongée de la livre soudanaise face au dollar américain. Hier, l'agence officielle Suna a par ailleurs annoncé la nomination d'un officier des services de sécurité à la tête de l'Etat d'Al-Gadaref, où six personnes ont été tuées jeudi. R. I./Agences