Turbulences financières, paralysie d'une partie des administrations américaines, limogeage choc du ministre américain de la Défense : les démocrates accusent Donald Trump d'avoir plongé les Etats-Unis dans "le chaos" à la veille de Noël, alors qu'aucune issue immédiate au "shutdown" ne se dessinait. Depuis vendredi minuit, républicains et démocrates se rejettent la responsabilité de l'impasse budgétaire ou "shutdown" qui a provoqué la fermeture partielle des administrations. La pierre d'achoppement : le financement d'un mur à la frontière mexicaine que promet Trump depuis sa campagne présidentielle en 2016 et auquel s'opposent farouchement les démocrates. "C'est la veille de Noël, et le président Trump plonge le pays dans le chaos", ont accusé Nancy Pelosi, chef des démocrates à la Chambre des représentants, et Chuck Schumer, son homologue au Sénat. "La Bourse plonge tandis que le président mène une guerre personnelle contre la Réserve fédérale, juste après avoir limogé son ministre de la Défense", ont-ils asséné dans un communiqué commun. Lundi soir, le président Trump a confirmé que rien n'avait pour l'heure changé concernant la paralysie partielle des administrations fédérales. "Rien de nouveau sur le shutdown. Nous avons besoin de davantage de sécurité à la frontière", a-t-il dit à la Maison-Blanche. Alors que l'incertitude pèse sur les perspectives de croissance de la première économie du monde et que Wall Street a encore chuté lundi, il a notamment épinglé la banque centrale américaine (Fed), "seul problème" de l'économie des Etats-Unis selon lui. Les démocrates ont proposé de renouveler, dans le budget 2019, une enveloppe de plus d'un milliard de dollars pour financer des barrières et d'autres mesures de contrôle à la frontière avec le Mexique. Mais pas question d'allouer cinq milliards au "mur" uniquement voulu par Trump pour satisfaire, affirment-ils, sa base. "Tant que le président est guidé par les ultra-conservateurs, il est dur de voir comment il pourrait présenter une solution qui pourrait passer à la fois la Chambre et le Sénat", ont souligné Nancy Pelosi et Chuck Schumer. Les républicains détiennent jusqu'au 3 janvier la majorité au Congrès américain, mais ils ont besoin de 60 voix – et donc de votes démocrates – au Sénat pour passer les lois budgétaires. Or tout compromis doit au final être validé par Trump. R. I./Agences