Ce samedi à minuit, Washington est entré dans sa 22e journée de "shutdown". Il s'agit ainsi d'un nouveau record historique. Le "shutdown" qui paralyse une partie des administrations fédérales américaines depuis le 22 décembre a dépassé ce samedi la durée record atteinte à l'époque du Président Clinton. Cette fois, l'arrêt des activités gouvernementales se maintient depuis déjà 22 jours, tandis qu'en 1994-1995, un compromis entre le président et le Congrès avait été trouvé au 21er jour. Dans le même temps, Donald Trump a annoncé vendredi ne pas vouloir déclarer "si vite" la procédure d'urgence nationale qui confère des pouvoirs exceptionnels au Président. "Je ne vais pas le faire si vite parce que c'est au Congrès de le faire", a-t-il expliqué. Auparavant, Chuck Schumer, le chef des Démocrates au Sénat, avait fait savoir que le Président états-unien avait déclaré être prêt à maintenir l'arrêt des activités gouvernementales pendant plusieurs mois voire des années. L'administration des États-Unis a été partiellement bloquée le 22 décembre, après que les Démocrates ont refusé d'inclure 5,6 milliards de dollars dans le budget de l'année prochaine, afin de financer la construction d'un mur frontalier avec le Mexique.
Trump ne veut pas décréter l'état d'urgence Donald Trump a déclaré vendredi qu'il n'avait pas l'intention de recourir tout de suite à l'état d'urgence, expliquant vouloir laisser le temps au Congrès d'agir pour financer le mur qu'il réclame à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Le président américain affirme depuis plusieurs jours étudier l'option d'un recours à l'état d'urgence afin d'obtenir le financement qu'il demande pour construire une barrière en métal à la frontière mexicaine. "Nous voulons que le Congrès fasse son travail", a déclaré Trump lors d'une réunion à la Maison blanche consacrée à cette question. "Nous n'envisageons pas dans l'immédiat l'état d'urgence", a-t-il précisé appelant les parlementaires démocrates à voter les crédits qu'il souhaite, soit 5,7 milliards de dollars. Pour contraindre le Congrès à accepter sa demande, Donald Trump refuse de ratifier les budgets d'environ un quart de l'administration qui se trouve en situation de blocage ("shutdown") depuis le 22 décembre. Trump accuse les démocrates, qui ont repris la majorité à la Chambre des représentants, d'être responsables de cette situation, accusation que les démocrates retournent au président américain. Le "shutdown" en sera samedi à 22 jours, soit un nouveau record - le précédent, égalé vendredi, remonte à 1995, quand le démocrate Bill Clinton était à la Maison blanche et le républicain Newt Gingrich présidait la Chambre des représentants. Les démocrates ont fait adopter vendredi par 240 voix contre 179 une proposition de loi rétablissant le financement du département de l'Intérieur et de l'Agence de protection de l'environnement, deux des entités fédérales touchées par le blocage. Pour sortir d'un piège dans lequel il s'est lui-même enfermé, Donald Trump a fortement laissé entendre jeudi qu'il pourrait invoquer l'urgence nationale pour s'affranchir de l'aval de la Chambre des représentants. Le camp démocrate rejette un projet de mur jugé obsolète, immoral et inefficace. Dans un tweet publié vendredi, le président républicain évoque "une crise humanitaire à notre frontière Sud". "J'en rentre à peine et c'est une situation bien pire que quiconque ne le comprendrait, une invasion !", ajoute-t-il.
Pelosi prête à répondre à Trump s'il lève le "shutdown" La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a réaffirmé vendredi que les démocrates répondront aux demandes de Donald Trump quand ce dernier aura mis fin au "shutdown" partiel de l'administration américaine. Le blocage d'environ un quart des agences fédérales, qui représentant quelque 800.000 fonctionnaires, va entrer samedi dans son 22e jour et devenir le plus long de l'histoire des Etats-Unis. "Lorsque le président agit, nous réagissons à ce qu'il fait", a déclaré Nancy Pelosi devant la presse lors d'une cérémonie après l'adoption par la Chambre des représentants d'une proposition de loi rétablissant le financement du département de l'Intérieur et de l'Agence de protection de l'environnement, deux entités touchées par le "shutdown". Donald Trump a annoncé vendredi qu'il écartait dans l'immédiat l'hypothèse d'un recours à l'état d'urgence nationale pour obtenir la construction d'un barrière en métal à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Le président américain exige que le Congrès vote des crédits d'un montant de 5,7 milliards de dollars pour financer cet édifice, ce que les démocrates refusent de faire.