Le programme des projections comprend une série de longs métrages fiction, de courts métrages et des films documentaires. Le film culte du cinéma algérien Tahia ya Didou, du regretté Mohamed Zinet, a ouvert, hier, le bal des projections des 3es Rencontres cinématographiques de Béjaïa, initiées par les associations Project'heurts et Kaïna Cinéma. Tahia ya Didou, un film qui représente très clairement le problème de financement qui a toujours conditionné la production filmique en Algérie, l'unique film de Mohammed Zinet est l'un de ceux qui comptent le plus dans l'histoire du cinéma algérien. Pour parvenir à le réaliser, Mohammed Zinet a “détourné” une commande de l'Office du tourisme d'Alger. À l'occasion de cette troisième édition, il est présenté comme film d'ouverture pour lancer un débat qui s'impose : “Quelles sont les conditions actuelles et les perspectives de la création cinématographique en Algérie ?”, demandent les organisateurs. Ouvrir le débat sur les conditions et les perspectives de la création cinématographique est aussi une façon de parler des difficultés financières que rencontrent les cinéastes pour monter leurs projets cinématographiques. Intervenant à un moment où le cinéma algérien tente de panser ses blessures et de se remettre d'une longue période d'inertie et de mort programmée, les rencontres constituent aujourd'hui le seul et unique rendez-vous pour les professionnels et amateurs du cinéma en Algérie. Plusieurs projections de longs métrages sont programmées tout au long de ces rencontres, notamment des productions récentes dont El-Manara de Belkacem Hadjadj et Hameau des femmes de Mohamed Chouikh. Le programme comprend également une série de courts métrages et de films documentaires. Plus qu'un espace de projection, la troisième édition des rencontres se voulant avant tout un espace de réflexion sur la situation actuelle et les perspectives du cinéma algérien. Des séances débats sont programmées. Point essentiel dans la structuration des rencontres, des ateliers de formation seront animés par des professionnels, animateurs de cinéclubs, critiques de cinéma et délégués de festivals au profit de jeunes stagiaires. Ils seront axés autour de l'organisation des festivals et des cinéclubs. Les rencontres seront rehaussées par la présence de Gilbert le Traon, directeur de la Cinémathèque de Bretagne, Guillaume Bachy, assistant directeur et animateur jeune public au Cinéma du Palais (Créteil), Hélène Jimenez de l'Association des cinémas de recherche en île-de-France (ACRIF), Nasrine Medard de Chardon de l'institut Kanoon pour le développement intellectuel de l'enfant, Yann Goupil (responsable Education à l'Image à l'Agence du court métrage), Christian Scarzella, responsable de Tilt, association d'éducation à l'image (Marseille) et de Menem Richa, coordinateur Euromed audiovisuel-Europa Cinémas. W. L.