Sur les 9 premiers mois de l'année écoulée, les prix à l'importation, libellés en dinars, se sont envolés pour atteindre, pour certains produits, 30,2%, selon des indications fournies par l'Office national des statistiques (ONS) dans sa publication portant sur l'indice des valeurs unitaires (IVU) du commerce extérieur de marchandises. Hallucinant ! La hausse des prix des marchandises importées diffère d'un produit à l'autre, mais ce qui est frappant, c'est que l'ensemble des achats à l'étranger a connu une augmentation par rapport à la même période de 2017. L'ONS a établi dans ce document des prix indicatifs par catégories de produits, en mettant en avant les variations qui s'y rapportent. Il y est ainsi détaillé qu'en termes de variation des prix à l'importation de marchandises par catégories de produits, tous les produits ont connu des hausses. Cela a concerné les combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes (+30,2%), des produits chimiques et produits connexes (+14%), des boissons et tabacs (+13,9%), des articles manufacturés (+12,8%), des machines et matériels de transport (+11,2%), des matières brutes non comestibles sauf carburants (+9,3%), des articles manufacturés divers (+8,4%), des produits alimentaires et animaux vivants (+7,5%) et des huiles, graisses et cires d'origine animale ou végétale (+3,9%). Comme on peut le constater, les variations sont plus marquées. Et cela risque de se répercuter sur le prix à la production, dans différents secteurs d'activités, en dehors des services, le faisant augmenter. Expliqué autrement, plus le prix à l'importation est élevé, plus le coût de la production grimpe. Il en découlera inéluctablement que les produits finis seront plus chers (prix à la consommation en hausse) et que, par conséquent, l'inflation augmentera. Ce contre quoi, de nombreux experts ont mis le gouvernement en garde à plusieurs reprises. A contrario, une baisse des prix à l'importation conduit, dans les économies structurées, à une amélioration du climat en matière de prix sur le marché intérieur. Dans le rapport de l'ONS, il est, par ailleurs, évoqué, les prix à l'exportation. Ces derniers ont également enregistré une forte hausse estimée à 38,2% entre les deux périodes de comparaison. 4 groupes de produits sur les 7 constituant la structure des exportations algériennes ont en fait connu des hausses durant les 9 premiers mois de l'année 2018 par rapport à la même période de 2017. Ces 4 groupes de produits sont les combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes (+39,6%), les boissons et tabacs (+24,6%), les articles manufacturés (+18%) et les produits chimiques et produits connexes (+12,8%). Quant aux 3 groupes de produits qui ont connu une baisse des prix à l'exportation, ils concernent les produits alimentaires et animaux vivants (-11,3%), les matières brutes non comestibles (sauf carburants) et les huiles, graisses et cires d'origine animale ou végétale (-10,1%), ainsi que les machines. La méthode de calcul des prix à l'exportation tient compte du niveau de la demande et de la concurrence dans le marché visé, du coût de la production ainsi que des frais d'expédition. Etant donné que plusieurs produits destinés aux marchés extérieurs, bénéficient de subventions à l'exportation, les recettes qui en découleront devront être importantes. Pas tout à fait ! En 2018, le pays a exporté pour 2,8 milliards de dollars en dehors des hydrocarbures. La moisson est encore bien maigre. Youcef Salami