La faculté des langues étrangères de l'université Mohamed-Ben Ahmed Oran II n'en finit pas de vivre au rythme des grèves estudiantines. Après l'interdiction de l'accès à la faculté, la semaine dernière, par les étudiants affiliés à l'Ugea (Union générale des étudiants algériens), c'est au tour de leurs camarades de l'Unea (Union nationale des étudiants algériens) de leur emboîter le pas depuis dimanche. Dans son avis de protestation, l'Unea indique qu'elle entame une action de protestation, à partir de dimanche 27 janvier jusqu'à l'obtention de ses doléances. Parmi ses revendications, elle pointe du doigt "l'absence d'une autorité suprême dans la faculté" et "demande des explications sur le rôle du SG dans la gestion du chaos qui règne dans la faculté concernant le gel de certains services et bureaux". La plateforme de revendications comprend également l'absence de programmes culturels et sportifs et s'interroge sur la carte Chifa qui n'a pas été délivrée depuis 2016, selon un membre de l'Unea rencontré sur place. Quant au volet pédagogique, le document signale l'absence d'un chef de département d'anglais, considérée comme "le problème majeur" par les étudiants ainsi que le retard pris dans la délivrance des documents officiels, comme les relevés de notes ou les attestations de réinscription indispensables pour compléter le dossier de bourse. Les mêmes griefs sont retenus pour le département de français ainsi que le retard pris par des groupes dans certaines matières, "ce qui a conduit au chamboulement du calendrier des examens". Le même document indique également le retard dans la délivrance des fiches d'engagement pour les étudiants en Master 2 ainsi que des attestations de réussite pour les étudiants de la faculté antérieures à 2018. Bellagoun Allaa Eddine, le président de l'Unea à la faculté des langues étrangères de l'université Mohamed-Ben Ahmed Oran II, déplore l'absence de dialogue avec l'administration et s'interroge sur sa passivité face au blocage graduel de la faculté. "Dimanche, on a bloqué le bloc F, lundi, c'était au tour des blocs F et G et de tous les amphis et aujourd'hui (hier : ndlr) c'est toute la faculté qui est bloquée", nous dit un autre membre de l'organisation estudiantine. Du côté de l'administration, on affirme que toutes les portes du dialogue sont ouvertes. Le doyen de la faculté des langues, Behilil Abdelkader, est quant à lui catégorique : "On n'a jamais fermé les portes du dialogue : pour preuve, les PV de réunion", précise-t-il. La faculté, qui se trouve en pleine phase de transition, cherche encore ses marques et a besoin d'un peu de temps pour gérer tous les dossiers conflictuels en suspens.