C'est devant la tour administrative de l'université les frères Mentouri de Constantine que plus d'une centaine d'enseignants universitaires se sont rassemblés, hier, dès les premières heures de la matinée, pour crier haut et fort leur refus du 5e mandat du Président sortant. Leurs appels hostiles au régime en place retentissaient aux alentours du campus "Vous avez dépouillé le pays, bande de voleurs !", "FLN, dégage" et "Djazaïr hourra democratia". Ils ont également brandi des pancartes innovantes sur lesquelles on pouvait lire : "Error 404, président not found", "Game over", "N'abusez pas trop de la patience du peuple", "Anarez wala aneknu", (Mieux vaut se briser que plier), "Non au mandat de la honte", "FL..eND", "Le peuple est la seule source de tout pouvoir". À quelques dizaines de mètres de la cour administrative, une foule d'étudiants commençait à se former. Ils étaient là pour donner la réplique à leurs enseignants moins nombreux, mais qui poursuivront le rassemblement et la marche sur plus de trois kilomètres en tête de la procession. Par milliers, ils emprunteront la voie du tramway avant d'envahir carrément l'artère carrossable au niveau de la maison de la culture Malek-Haddad pour converger vers le centre-ville. Hormis l'arrêt de la circulation automobile sur cet axe, aucun incident n'a été enregistré. En première ligne de la gigantesque marée humaine et une centaine d'enseignants de l'université. La procession sillonnera lentement, pendant plus d'une heure, les grandes artères de la ville passant par l'avenue de la Liberté où un imposant dispositif sécuritaire a été mis en place puis, le boulevard Abane-Ramdane et enfin l'avenue Aouati-Mostefa. Des chants rejetant le 5e mandat, le régime en place et dénonçant ses dérives sont entonnés sur le chemin du retour vers le campus sous les regards des policiers présents en force mais qui n'ont pas eu à intervenir. Les automobilistes, bloqués par la marche, n'ont pas hésité à encourager les manifestants en actionnant leurs klaxons. Signalons que depuis dimanche dernier, les étudiants ne se découragent pas, puisqu'ils investissent la rue quotidiennement avec le même mot d'ordre. D'autres rassemblements ont été organisés dans d'autres universités de la ville à l'instar de l'université 3 Salah-Boubnider et l'université 2 Abdelhamid-Mehri où plusieurs milliers d'étudiants et d'enseignants étaient au rendez-vous. Ines Boukhalfa