Alors que plusieurs bâtonnats ont gelé des activités des tribunaux pour protester contre la situation politique du pays, notamment le 5e mandat, l'ordre des avocats de la région d'Alger annonce une marche, demain, vers le siège du Conseil constitutionnel. Les robes noires d'Alger comptent ainsi remettre au président du Conseil constitutionnel "une déclaration dans laquelle ils l'inviteront à assumer sa responsabilité historique, à travers le strict respect de la Constitution, tel que réclamé par le peuple". Cela intervient alors que l'Union nationale de l'ordre des avocats (Unoa) a, à l'issue d'une assemblée tenue hier, annoncé un train de mesures de soutien au mouvement populaire pacifique d'opposition au 5e mandat. À commencer par la décision de boycotter l'activité judiciaire dans toutes les circonscriptions judiciaires du pays pendant 4 jours à compter du 11 mars "à l'exception des délais et des rendez-vous pour préserver les intérêts des justiciables". Dans un communiqué, l'Unoa a fait état, d'une part, de sa décision d'organiser un sit-in national de protestation devant les circonscriptions judiciaires, lundi 11 mars à 10h30, afin d'appeler au respect de la Constitution, de la loi et des libertés individuelles et collectives. D'autre part, l'Unoa, qui a annoncé son soutien au mouvement populaire pacifique d'opposition au 5e mandat, a appelé au retrait de la candidature du président Bouteflika "afin d'éviter tout dérapage ou escalade". Et d'appeler, également, au report de l'élection présidentielle et à la mise en place d'une phase de transition qui ne dépassera pas une année, gérée par un gouvernement neutre et de consensus doté de prérogatives exécutives et qui se chargera de la préparation d'élections libres et transparentes et crédibles dans un climat serein. Dans son communiqué dont une copie sera remise au Conseil constitutionnel, l'Union présidée par Me Ahmed Saï, fait porter au Conseil constitutionnel "la responsabilité historique, devant Dieu et le peuple, de la validation du dossier de candidature du Président sortant en raison de son illégalité vis-à-vis de la Constitution et des lois et de son inaptitude physique, et du fait que cette candidature soit contraire à l'article 102 de la Constitution et à l'article 28 du règlement intérieur du Conseil constitutionnel qui énonce clairement l'obligation pour le candidat d'être présent pour la déclaration de sa candidature". L'Unoa appelle à l'application de la Constitution et des lois de la République particulièrement celle relative à la liberté de manifestation pacifique et la liberté d'expression, et appelle à la protection des libertés individuelles et collectives, et des libertés fondamentales du citoyen et met en garde contre toute atteinte à celles-ci. Enfin, l'Unoa a annoncé le report à une date ultérieure des assemblées générales et le gel de toutes les activités scientifiques et culturelles prévues les 8 et 23 mars, et a décidé de laisser ouverte sa session.