Pour la seconde journée consécutive, tous les commerces, les administrations, les entreprises publiques et privées étaient fermés à Bouira. En effet, la mobilisation citoyenne contre le régime en place n'a pas fléchi d'un iota et s'est même organisée pour ne pas tomber dans le piège de certaines voix appelant à la "retenue", dans un contexte où le peuple a acquis une maturité. Au chef-lieu de la wilaya, les commerçants ont, pour ainsi dire, adopté une "charte" tacite visant à préserver l'intérêt des citoyens, car, selon eux, cette grève est une action citoyenne et en aucun cas elle ne doit pénaliser les citoyens. Pour ce faire, il a été décidé de l'ouverture des commerces à partir de 17h, afin de permettre aux citoyens de se ravitailler en denrées alimentaires. Dans d'autres communes telles que Kadiria, Lakhdaria, El-Hachimia et Aïn Bessem, la même démarche a été entreprise. Dans les administrations publiques, la paralysie était totale. Les fonctionnaires ont largement adhéré au mot d'ordre de grève générale et aucune "défection" n'a été signalée à travers l'ensemble des 45 communes que compte la wilaya. Idem pour les entreprises publiques à l'image du centre d'enfûtage Naftal de Chorfa, qui assurait le service minimum, pour ne pas créer une pénurie en gaz butane. Par ailleurs, plusieurs centaines d'avocats du barreau de Bouira ont également marché pour les mêmes raisons. Lors de leur procession qui les a conduits vers le siège de la wilaya, depuis la cour de justice, les robes noires, ont, une nouvelle fois, exprimé leur rejet du 5e mandat pour Bouteflika et exigé "le départ du régime dans sa globalité". RAMDANE BOURAHLA