Massés derrière le portail métallique du siège de l'unité régionale de la station de l'EPTV à Constantine, sis à la cité Kadour-Boumedous, plus d'une trentaine de journalistes et techniciens ont tenu, jeudi à 11h, un rassemblement contre la censure et pour revendiquer le libre exercice de leur profession. Les journalistes ont brandi, pendant plus d'une heure, des drapeaux algériens et n'ont pas cessé de scander des slogans inscrits sur les pancartes qu'ils portaient. Aussi, ils crieront leur hostilité au musellement des médias, publics surtout, et aussi pour la facilitation de la mission des journalistes en matière de traitement des préoccupations des citoyens dans tous les domaines tels que "La télévision algérienne appartient à tous les Algériens", "Notre métier est d'informer, non de désinformer", "Journalistes enfants du peuple, nous portons la voix du peuple", "Non à la pression sur les travailleurs de la Télévision", "Télévision libre" ou encore "Télévision libre et ouverte à tous". Les journalistes ont été applaudis à la fin du rassemblement par les passants qui étaient venus pour les encourager en leur lançant : "Courage encore, nous sommes avec vous, nous vaincrons, vive l'Algérie !" Cette action intervient quelques jours après le rassemblement organisé par les journalistes, réalisateurs, producteurs, techniciens et tous les professionnels de la télévision publique algérienne au niveau du siège de l'EPTV à Alger pour dénoncer la couverture médiatique biaisée des manifestations. Rappelons qu'au début du mois en cours, plus d'une vingtaine de journalistes et correspondants de presse écrite et audiovisuelle, publique et privée, exerçant à Constantine, ont observé un sit-in devant la station du tramway Benabdelmalek-Ramdane, près du cabinet du wali, pour revendiquer leur droit d'informer sans aucune restriction ou censure, prenant par la même occasion une position claire contre le cinquième mandat. Une position qu'ils ont justifiée par le rétrécissement du champ des libertés durant les quatre mandats de Bouteflika sous les slogans : "Non à l'asservissement des médias et des journalistes", "Non à la confiscation de la liberté d'expression" et "Non à la perpétuation de la médiocrité". Ines Boukhalfa