Le ministre britannique de l'Intérieur Charles Clarke devait commencer hier, onze jours après les attentats de Londres, à consulter l'opposition sur le renforcement des lois antiterroristes. Le gouvernement travailliste veut créer trois nouveaux délits principaux : la formation aux produits et aux techniques, l'incitation “indirecte” au terrorisme et les “actes préparatoires” à des attentats. Ces projets, antérieurs aux attaques du 7 juillet, devraient cependant se voir accélérés. D'autres mesures urgentes pourraient, en outre, être décidées à l'issue d'une rencontre jeudi ce entre le Premier ministre Tony Blair et les responsables de la police. Londres veut constituer en délit le fait de “fournir ou recevoir une formation à l'utilisation de produits dangereux et à d'autres méthodes ou techniques dans un but terroriste”. L'infraction serait punissable tant en Grande-Bretagne qu'à l'étranger. Le délit d'incitation indirecte au terrorisme “s'appliquerait aux gens qui glorifieraient les attentats”, expliquait ces derniers jours la secrétaire d'Etat à l'Intérieur Hazel Blears, en spécifiant que des imams pourraient être visés. Enfin, la criminalisation des “actes préparatoires au terrorisme”, débattue depuis 18 mois dans le pays, comprendrait notamment l'achat de matériaux pouvant servir à fabriquer des explosifs. Les ministres européens de l'Intérieur, réunis la semaine dernière par Charles Clarke à Bruxelles, s'étaient mis d'accord pour échanger plus d'informations sur les vols d'explosifs et pour agir contre le financement du terrorisme.