Le Secrétaire au Home Office (ministre de L'Intérieur britannique) Charles Clarke a déclaré, hier, que les premières expulsions d'étrangers, dont celle de 9 Algériens, soupçonnés d'être impliqués dans des activités terroristes, pourraient avoir lieu « très vite, dans les prochains jours ». Rendant publics, pour la première fois, les éléments sur la base desquels ces individus peuvent être expulsés de la Grande-Bretagne, Charles Clarke a indiqué avoir dressé une liste qui comprend « des comportements inacceptables » de la part de ceux qui, indirectement, « menacent l'ordre public, la sécurité nationale et la loi ». La liste, qui a été établie après les attentats du 7 juillet dernier contre les transports publics londoniens, comprend également « les tentatives de fomenter le terrorisme et le glorifier ». « Les règles du jeu ont changé » après les attentats du 7 juillet qui ont fait 52 morts, a martelé Charles Clarke. Le secrétaire au Home Office a indiqué avoir ordonné ainsi « une revision immédiate » de ses pouvoirs d'expulser des individus, ajoutant qu'il voulait s'assurer que les résidents, qui ne sont pas britanniques et soupçonnés d'inciter au terrorisme, soient expulsés sur-le-champ. « Ces expulsions peuvent ainsi avoir lieu très rapidement, dans les prochains jours », a-t-il annoncé. « Des individus qui cherchent à semer la peur, la méfiance et la division dans le but de fomenter le terrorisme ne seront pas tolérés par le gouvernement ou par nos communautés », a déclaré Charles Clarke. Il a fait remarquer qu'« en publiant cette liste aujourd'hui, je tiens à ce que l'on comprenne une bonne fois pour toutes que ces comportements sont inacceptables et qu'ils constituent des raisons suffisantes pour expulser ces individus de Grande-Bretagne ». Une série de mesures antiterroristes avaient été annoncées par le Premier ministre Tony Blair au début du mois en cours contre « les prêcheurs de la haine » et les extrémistes islamistes étrangers accusés d'encourager des actes de terrorisme. La liste des « comportements inacceptables » comprend aussi les prêches qui incitent à la haine et à la violence, la publication de websites et d'articles qui appellent au terrorisme. Ces mesures ont déjà vu un début d'application avec l'annonce que l'imam d'origine syrienne, Omar Mohamed Bakri, qui avait quitté Londres pour le Liban au début du mois, ne sera jamais plus autorisé à revenir en Grande-Bretagne. Abou Qatada, l'autre imam d'origine jordano-palestinienne, qui, dans les années 1990, avait appelé à tuer les familles de policiers, de militaires et d'« agents de l'Etat » algériens, devrait aussi être expulsé vers Amman, en vertu d'un accord d' extradition signé entre la Jordanie et la Grande-Bretagne au début du mois d'août. Un accord similaire devrait être signé avec l'Algérie très prochainement, ont déclaré récemment Charles Clarke et son vice-ministre chargé de la lutte contre le terrorisme, Hazel Blears. Un autre imam, Mohamed Al Massaari, qui se trouve actuellement sous surveillance étroite, est un dissident saoudien, dont le website a publié des images montrant des attaques contre des troupes britanniques en Irak. Les accords d'extradition que le gouvernement de Tony Blair a signés avec la Jordanie et celui qu'il doit signer avec l'Algérie, comportent des clauses qui stipulent qu'une fois expulsés vers leur pays d'origine, les individus en question ne seront pas torturés et ne subiront pas de mauvais traitements. A ceux qui estiment que ces accords « ne valent pas l'encre avec laquelle ils ont été écrits », un porte-parole du Home Office a répondu hier : « Nous estimons qu'un accord d'extradition est un bon exemple de la nécessaire coopération internationale destinée à faire face et à défaire le terrorisme. »