Ansar al Sunna et le Groupe islamique combattant marocain font partie de la liste comprenant quinze organisations à interdire dans le cadre du durcissement des lois britanniques traitant du terrorisme. Dans le cadre de la présentation aujourd'hui devant la chambre des communes du nouveau dispositif antiterroriste, Charles Clarke, le ministre de l'intérieur britannique, a rendu publique une liste de quinze organisations “terroristes islamistes” que Londres compte interdire. Il appartient désormais aux deux chambres du Parlement britannique, les députés et les Lords, d'approuver cette proposition pour empêcher les membres de ces organisations d'entrer ou d'activer en Grande-Bretagne. “Les évènements récents à Londres et ailleurs dans le monde ont montré trop clairement que la menace posée par le terrorisme international n'a pas disparu. Les attentats du 7 et du 21 juillet dernier ont rappelé la nécessité de maintenir une approche énergique face aux terroristes et à leurs partisans”, a déclaré le ministre pour justifier cette mesure même si la police britannique n'a pas établi formellement de lien entre les attentats du 7 juillet et un groupe précis. “La Grande-Bretagne veut jouer un rôle de direction dans la campagne internationale contre le terrorisme et adresser le message que nous ne sommes pas prêts à tolérer le terrorisme ici ou nulle part ailleurs dans le monde”, a indiqué Charles Clarke, dans son communiqué. La nouvelle liste qui vient s'ajouter à la précédente, longue de vingt-et-une organisations, est composée du Groupe islamique libyen de combat, le groupe kurde irakien Ansar al Islam, le groupe somalien al Ittihad al Islami, le mouvement afghan Hezb-i-Islami de Gulbuddin Hekmatyar, les groupes pakistanais Harakat al Mujahideen al Alami, Harakatul-Jihad-ul-Islami (Huji) et Sipah-e-Sahaba, Harakatul-Jihad-ul-Islami au Bangladesh (Huji-B), ainsi que Jundallah, Khuddam u-Islam, Jamaat ul-Furquan et Lashkar-e Jhangvi et l'Islamic Jihad Union d'Ouzbékistan. En plus de l'approbation de cette liste, Charles Clarke souhaite que la nouvelle législation lui donne le droit “d'interdire les organisations qui glorifient le terrorisme” et non pas seulement celles qui commettent des attentats. “Interdire est un pouvoir important et ne doit pas être utilisé à la légère. La liste des organisations interdites est constamment examinée et après avoir pris soigneusement en compte tous les facteurs appropriés, je suis certain que ces groupes doivent y être ajoutés”, a-t-il insisté. Ainsi, si le parlement britannique donne son feu vert, le fait d'appartenir à une de ces organisations, les aider ou afficher son soutien à son égard sera considéré comme un délit. Alors que tout membre encourt une peine de dix ans de prison. Reste à savoir si les parlementaires approuveront la disposition la plus controversée de cette nouvelle législation concernant la possibilité, réclamée par la police, de garder un suspect en garde à vue pendant trois mois, contre quatorze jours actuellement. Ayant constitué pendant plusieurs années le fief des groupes terroristes, Londres se rend compte de son erreur et tente maintenant de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu et surtout se mettre à l'abri d'éventuels attentats après avoir été meurtrie dans sa chair en juillet dernier. K. ABDELKAMEL