Assurant la prise en charge des patients qui viennent de 20 wilayas de l'Est et du Sud, le service de radiothérapie du Centre anti-cancer (CAC) de Batna connaît une pression de plus en plus forte. "Pas moins de 150 malades en moyenne parfois même 180 sont pris en charge quotidiennement", a assuré le chef du service Pr Kamel Hamizi qui souligne la spécificité du traitement effectué en plusieurs doses réparties sur 25 à 35 séances de 12 à 15 minutes chacune. "Le tiers des malades pris en charge souffrent du cancer du sein même si la priorité est accordée aux patients atteints de tumeurs internes de la prostate, de l'utérus ou du cerveau pour lesquels la radiothérapie est un traitement préliminaire précédant la chirurgie", a-t-il précisé. "Excepté pour le cancer du sein dont la durée d'attente peut aller jusqu'à 45 voire même 60 jours, le traitement étant considéré préventif, les efforts sont déployés pour rapprocher les rendez-vous des séances, face à l'actuelle pression sur les services de radiothérapie du pays et en attendant l'ouverture des nouveaux centres anti-cancer en cours de réalisation", a relevé le même praticien. "L'équipe de radiothérapie compte seulement 5 physiciens pour assurer le fonctionnement des trois accélérateurs de particules, la détermination du plan de traitement pour chaque malade et la dosimétrie ainsi que la maintenance", a noté Pr Hamizi. Même si le problème de manque de personnel est quelque peu pallié par le recours aux heures supplémentaires, "la plus grande crainte est de voir tomber en panne un des accélérateur, surtout qu'il est impératif de continuer la séance entamée pour chaque patient", a souligné encore le même spécialiste. Depuis l'ouverture du CAC en 2014, 7 000 patients d'une vingtaine de wilayas ont été pris en charge par les divers services de chimiothérapie, de radiothérapie, d'hématologie, de chirurgie et de radiologie, dont 5003 continuent encore de se faire traiter ou suivre au centre, a ajouté la même source. D'une capacité de 240 lits, le CAC Batna est depuis début 2018 le troisième établissement au pays à effectuer des greffes de foie et d'autogreffe de cellules souches hématopoïétiques sous la direction du Pr Mahdia Saïdi. L'établissement ambitionne de se lancer au cours du premier semestre 2019 dans les greffes de la moelle osseuse, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives aux cancéreux. APS