Le Canada ne prolongera pas sa mission de paix au Mali. C'est ce qu'a annoncé, dans la nuit de vendredi à hier à New York, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, en marge du sommet onusien sur le maintien de la paix dans le monde. À l'issue de ce conclave, Mme Freeland a affirmé que le Canada injectera 15 millions de dollars pour accroître le nombre de femmes déployées dans les missions de l'ONU. Le refus d'accéder à la demande des Nations unies qui souhaitent voir la mission canadienne prolongée au Mali, d'autant plus que les Roumains qui sont censés prendre le relais le 31 juillet, ne pourront intervenir que vers la mi-octobre, rapporte l'agence La Presse canadienne. L'ONU craint notamment une rupture dans les services d'évacuations médicales. Ainsi, selon la décision d'Ottawa, les 250 militaires canadiens et leurs matériels, dont des hélicoptères, mettront fin à leurs activités au Mali au plus tard le 31juillet prochain, précise-t-on de même source. Opérationnels depuis août dernier, les Canadiens viennent ainsi en soutien à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Le contingent canadien qui a remplacé au pied levé les Allemands ne sera donc déployé que pour une année, comme déjà anticipé par un porte-parole du ministère canadien de la Défense. Lancée en 2013, la Minusma s'avère la mission onusienne la plus dangereuse avec près de 200 morts, entre experts et militaires. Outre les ex-rebelles touaregs, des groupes islamistes sévissent aussi dans cette région sahélienne en passe de devenir une véritable poudrière avec le bourbier libyen. Et la crise malienne commence à se compliquer davantage. Le pays s'enfonce dans des violences ethniques meurtrières. L'engagement du Canada en Afghanistan, en Irak et au Mali est perçu comme une volonté de lobbying pour reconquérir un siège non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Son dernier mandat remonte à 2000. L'Algérie et le Canada coprésident le Groupe de travail sur le Sahel du Forum global de lutte contre le terrorisme (FGCT), un mécanisme installé en 2011. Y. A.