Après la Banque mondiale, c'est au tour du FMI de prédire de sombres perspectives à l'économie algérienne. Le Fonds monétaire international s'attend à un net ralentissement de la croissance en Algérie et à une aggravation des déficits en 2019, alimentant ainsi le moulin de la Banque mondiale qui, dans un rapport distinct, publié lundi, a prévu une croissance de 1,9% du PIB réel et des déficits budgétaire et courant qui devraient atteindre respectivement 8,5 et 8,1% du PIB en 2019. De son côté, le FMI s'attend à un coup de frein de la croissance algérienne en 2019 qui, selon ses calculs, se situerait à 2,3%, soit un peu moins que les 2,7% anticipés en octobre dernier. C'est le ralentissement de 2018 qui se poursuivrait cette année. En 2018, la croissance a freiné à 2,1% contre 2,5% anticipé dans l'édition d'octobre, lit-on dans la nouvelle édition du rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales du FMI, publiée hier. Cette chute brutale de l'activité ne devrait pas s'estomper de sitôt, puisque l'institution de Bretton Woods anticipe un ralentissement plus prononcé de la croissance l'année prochaine, soit autour de 1,8% seulement, sachant que de nombreux aléas subsistent dont les possibles effets d'une longue transition politique et un éventuel retournement de situation sur le marché pétrolier conséquemment à une production américaine qui évolue à vive allure. Ce coup de frein que connaît la croissance du pays entraînerait une aggravation du coût social de la crise, lequel se traduirait par une hausse de l'inflation et du chômage sur la période 2019-2020. Le FMI prévoit un rebond de l'inflation à 5,6% cette année et à 6,7% en 2020, alors que le taux de chômage devrait progresser à 12,6% en 2019 et à 13,7% en 2020, contre 11,7% en 2018. Ali Titouche