Le bureau exécutif de l'UGTA tient aujourd'hui une réunion d'urgence avec les secrétaires généraux des unions de wilaya au siège de la Centrale syndicale. Rien n'a filtré sur l'ordre du jour de cette rencontre décidée apparemment à la hâte. Le conclave s'inscrit-il dans le cadre de la préparation du 13e congrès de l'Union ou le sujet aurait-il un lien direct avec la situation qui prévaut à l'UGTA, notamment le sit-in de mercredi dernier où des centaines de syndicalistes ont réclamé le départ de Sidi-Saïd ? Selon certaines indiscrétions, Sidi-Saïd subit des pressions intenses au point qu'il envisagerait de jeter l'éponge. Des informations l'avaient même donné démissionnaire jeudi dernier, avant que la Centrale ne les démente. Il faut dire que l'étau se resserre autour de lui compte tenu de la contestation dont il fait l'objet ces deniers jours. La majorité des adhérents exige en effet sa démission. À ce rassemblement, des membres des unions de wilaya ont répondu présent. C'est la première fois qu'une mobilisation aussi importante a pu se concrétiser contre Sidi-Saïd, à la tête de l'UGTA depuis plus de 22 ans. Si l'on se fie à certaines sources, le premier dirigeant de l'Ugta aurait cédé à la pression et saisirait l'occasion de ce conclave imprévu pour annoncer sa démission. D'autres sources, en revanche, affirment que le SG de l'Ugta fait fi des revendications du mouvement populaire et poursuivra son mandat jusqu'au congrès. Or, statutairement, son mandat expire le 3 janvier 2020. La Commission exécutive nationale (CEN) a, toutefois, pris la décision d'avancer la date du congrès au cours de sa réunion d'Oran, en réponse à la demande du peuple. Sa présence à la tête de l'organisation aura ainsi pour seul objectif la préparation de cette échéance élective, prévue après le mois de Ramadhan, qui signe la fin de son règne. "Je vous le dis tout de suite : je ne suis pas candidat. Je l'ai dit aujourd'hui à la CEN, je n'ai pas d'ambition. Ma seule ambition est d'aller vers un congrès de responsabilité dans une nouvelle dimension d'adaptation et de refondation", a-t-il déclaré à la presse en marge des travaux de la CEN, tenus la semaine dernière au complexe des Andalouses à Oran. Par ailleurs, de nombreux dissidents des instances de la Centrale refusent de participer à ce congrès qui, disent-ils, "sera préparé par les secrétaires nationaux en poste". Ce sont, en fait, les opposants à Sidi-Saïd qui envisagent, eux aussi, d'organiser un "congrès extraordinaire qui sera l'émanation de la volonté et des aspirations des travailleurs et des syndicalistes de la base", affirment-ils dans une déclaration. Ce courant de l'opposition au sein de la Centrale syndicale est animé par plusieurs unions de wilaya. Ces syndicalistes ou leurs représentants ont prévu une réunion la semaine prochaine pour la "mise en place d'une commission souveraine de préparation du congrès extraordinaire, qui sera constituée de membres représentatifs de toutes les régions et de tous les secteurs socioprofessionnels ayant la confiance de la base des travailleurs", précisent-ils. Reste à savoir ce que décidera Sidi-Saïd à l'issue de la réunion d'aujourd'hui. B. K.