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L'autoritarisme inquiétant de Gaïd Salah
Attaques contre les partis, mise en garde contre le peuple et "appels" à la justice
Publié dans Liberté le 24 - 04 - 2019

Par son discours, Ahmed Gaïd Salah s'affiche en véritable dépositaire du pouvoir, plus que ne le sont le chef de l'Etat et le Premier ministre.
Le chef d'état-major de l'anp, le vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, était, hier, en visite dans la 1re Région militaire à Blida. Comme à son accoutumée, le chef de l'armée a prononcé un discours.Dans sa communication, il a singulièrement outrepassé ses prérogatives constitutionnelles en débordant sur des sujets qui ne sont pas forcément ceux d'un responsable militaire.
Ainsi, il a évoqué le fiasco de la conférence du chef de l'Etat organisée avant-hier et boudée par la quasi-majorité de la classe politique, y compris les soutiens traditionnels du pouvoir, les affaires dites de corruption traitées par la justice, les actions des citoyens contre les ministres… Le tout, contenu dans une sorte de menace qui ne dit pas son nom, mêlant à la fois autoritarisme et mises en garde. "S'agissant de ces étapes prometteuses visant à parachever le projet de l'édification nationale, nous avons constaté l'apparition de certaines voix qui ne veulent aucun bien à l'Algérie, appelant à l'entêtement et l'acharnement à maintenir les mêmes positions préétablies, sans tenir compte de tout ce qui a été réalisé, le rejet de toutes les initiatives et le boycott de toutes les démarches, y compris l'initiative de dialogue qui est censée être un des mécanismes civilisés qu'il y a lieu de valoriser, notamment dans ces circonstances particulières que vit notre pays", a indiqué le chef de l'armée, comme pour dénier à la classe politique son autonomie dans la prise de positions politiques. Accusant encore ceux qui ne s'inscrivent pas dans la feuille de route du système, Ahmed Gaïd Salah a ajouté que "tout cela confirme que ces voix et ces positions obstinées œuvrent à entraîner le pays vers le piège du vide constitutionnel et à le faire entrer dans la spirale de la violence et de l'anarchie (…)". Il a, encore une fois, réaffirmé son attachement "à l'élection du nouveau président de la République" qui aura, selon lui, "la légitimité requise pour satisfaire le reste des revendications populaires légitimes". Le discours du vice-ministre de la Défense ne s'est pas résumé à ces immixtions dans les affaires internes aux formations politiques auxquelles il tente de dicter des orientations.
Il a également évoqué les affaires actuellement en justice et qui concernent des soupçons de corruption de quelques hommes d'affaires uniquement. Il a souligné, à ce propos, que c'est grâce à ses appels que la justice s'est mise en branle pour traiter les affaires dites de corruption. "J'ai appelé l'appareil de la justice, dans mes interventions précédentes, à accélérer la cadence des poursuites judiciaires concernant les affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics et à juger tous ceux qui ont pillé l'argent du peuple", a-t-il, en effet, déclaré, ajoutant que "dans ce contexte, précisément, je valorise la réponse de la justice quant à cet appel qui représente un volet important des revendications légitimes des Algériens, ce qui permettra de rassurer le peuple que son argent pillé sera récupéré par la force de la loi et avec la rigueur requise".
Par ce propos, Gaïd Salah confirme que la justice a réagi à la suite de son appel qui, en la circonstance, frise l'ordre. Ce qui confirme aussi que la justice n'est pas près de recouvrer son indépendance. En outre, par quelle légalité un chef de l'armée instruit-il une institution censée être indépendante et sur quelle règle statuera-t-elle sur une affaire et pas sur une autre ? Sur un autre volet, Ahmed Gaïd Salah a évoqué les actions menées par des citoyens pour empêcher l'activité des ministres sur le terrain.
Sur ce point encore, le vice-ministre de la Défense a accaparé les prérogatives des politiques, notamment du ministre de l'Intérieur, en s'immisçant, avec mise en garde, dans des problématiques liées à l'ordre public. "Il y a également lieu de mettre en garde contre ce phénomène étrange qui consiste en l'incitation à entraver l'action des institutions de l'Etat et empêcher les responsables d'accomplir leurs missions", a-t-il dit, estimant que "ce sont là des comportements contraires aux lois de la République que ne peut accepter le peuple algérien jaloux des institutions de son pays et que ne peut tolérer l'Armée nationale populaire, qui s'est engagée à accompagner ces institutions conformément à la Constitution".
Par là, il dénie aux citoyens le droit de rejeter le gouvernement. Il se dresse donc ouvertement contre le peuple qui réclame un changement radical et le départ de tout le système. Par son discours, Ahmed Gaïd Salah s'affiche en véritable dépositaire du pouvoir, plus que ne le sont le chef de l'Etat et le Premier ministre.

Mohamed Mouloudj


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