Les appels à la mobilisation lancés jusque-là centrent le débat autour de la nécessité de réaffirmer la première revendication qui est celle du départ de tous les hommes du système. Vendredi, le mouvement marquera son 10e rendez-vous de contestation. Depuis le 22 février écoulé, la journée du vendredi est devenue le rendez-vous des manifestations contre le système politique en place. Même si plusieurs acquis ont, certes, été arrachés depuis le début du soulèvement, la principale revendication de la rue, à savoir le départ de tous les hommes et symboles du système, se heurte à l'entêtement de ceux qui ont pris le relais depuis la chute de Bouteflika. C'est demain que la rue marquera l'acte 10 du soulèvement et s'exprimera sur les derniers développements enregistrés cette semaine. Se contentera-t-elle de réclamer et d'exiger le départ du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et du gouvernement Bedoui ? Adaptera-t-elle, comme à l'accoutumée, ses slogans en fonction de l'évolution de la situation ? Tout porte à croire que ce sera le cas, compte-tenu des évolutions qu'a connues la scène politique au courant de la semaine, notamment la conférence ratée de Bensalah et la teneur du discours, désormais hebdomadaire, d'Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense. Le maintien de la présidentielle le 4 juillet et le soutien de Gaïd Salah à la feuille de route de Bensalah domineront, certainement, les slogans. La mobilisation, qui promet d'être forte et ferme, renouvellera sa revendication et son exigence du départ de tout le système. "Système dégage", le slogan phare de cette mobilisation, est plus que jamais au cœur du mouvement. La place de la justice, ses missions et la lutte contre la corruption enclenchée depuis quelques jours seront aussi évoquées, comme l'ont fait, mardi passé, les étudiants lors de leur manifestation hebdomadaire. Les premières réactions aux décisions de justice n'étaient surtout pas encourageantes pour cette opération. Les étudiants ont surtout réclamé le départ de tout le système pour mettre sur pied, ensuite, une véritable justice indépendante. La blogosphère a également mis en garde contre "les tentatives mesquines" de division du mouvement. Tous les appels relayés appellent "à l'union" du mouvement et à "éviter" de tomber "dans le piège" de diabolisation de telle ou telle région. "Ils veulent diviser le mouvement avec ces agissements provocateurs", partagent des internautes. Les appels à la mobilisation lancés, jusque-là, centrent le débat autour de la nécessité de réaffirmer la première revendication, qui est celle du départ de tous les hommes du système. Mohamed Mouloudj