"Ces dispositifs sont injustifiables d'un point de vue légal et sont disproportionnés eu égard au caractère pacifique des manifestations", a dénoncé la Laddh. La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), a dénoncé, hier, dans un communiqué, les barrages filtrants dressés par la Gendarmerie nationale à toutes les entrées d'Alger, chaque vendredi, pour empêcher les citoyens des autres wilayas de rejoindre les manifestations dans la capitale. "Depuis trois vendredis au moins, nous assistons à d'impressionnants dispositifs de la Gendarmerie nationale placés au niveau de toutes les entrées d'Alger dont l'objectif est d'empêcher les Algériennes et les Algériens de rejoindre les manifestations dans la capitale", a indiqué un communiqué de la Laddh rendu public hier. La même source ajoute que "les Algériennes et les Algériens étaient déjà fatigués bien avant le début du soulèvement populaire de ces barrages filtrants dont l'utilité sécuritaire n'a jamais été prouvée, d'autant plus que le discours politique a toujours soutenu que le terrorisme a été vaincu". Aussi, la Laddh estime que "ces entraves pour empêcher les Algériennes et les Algériens d'entrer dans la capitale sont des atteintes à la liberté de circuler, liberté garantie par la Constitution et le pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par l'Algérie. Les Algériennes et les Algériens sont en droit de circuler n'importe quand et n'importe où dans l'ensemble de leur pays sans aucune restriction". Le communiqué signé par Me Noureddine Benissad, président de la Laddh, a dénoncé un cas précis : "La confiscation du drapeau national", rappelant qu'il s'agit d'"une atteinte grave à l'un des symboles de l'unité du peuple algérien" et "nous rappelle les pratiques de la période coloniale". Et ce, avant de marteler que "ces barrages constituent aussi une atteinte aux libertés de manifester et de s'exprimer consacrées par la Constitution et les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme ratifiées par notre pays". La Laddh, qui a interpellé les autorités à ce sujet, souligne que "les tenants du pouvoir doivent comprendre que c'est précisément ce type de pratiques du système qui ont fait sortir des millions d'Algériennes et d'Algériens dans les rues parce qu'elles portent atteinte à leur dignité humaine et à l'exercice pacifique de leurs droits fondamentaux".Et de livrer un verdict implacable : "Ces dispositifs sont injustifiables d'un point de vue légal et sont disproportionnés eu égard au caractère pacifique des manifestations." Et de dénoncer "ces pratiques et ces entraves à l'exercice pacifique des libertés collectives". Enfin, la Laddh appelle le peuple "à maintenir la mobilisation, à ne pas répondre aux provocations et à préserver le caractère pacifique des manifestations".