Dans une déclaration politique rendue publique hier, le mouvement Mouwatana a préconisé un passage à un autre niveau de mobilisation, en engageant des initiatives de structuration des entités agissantes, partis politiques, syndicats et associations, pour pouvoir mener la transition politique. Le mouvement coordonné par Zoubida Assoul estime que la solution à la crise est politique et qu'elle "passe par le dialogue afin de mettre en place le mécanisme de la transition démocratique". Partie prenante de la conférence nationale unitaire de la société civile, le mouvement suggère à "la classe politique de faire de même et à s'unir autour de propositions minimales pour engager la période de transition politique". En somme, le mouvement Mouwatana appelle à "l'émergence de cadres organisés, de collectifs, de coordinations et de syndicats, afin de ne pas laisser le pouvoir et ses relais obscurantistes lui voler les fruits de sa Révolution pacifique". Cela, parce qu'il considère que "le peuple doit pouvoir décider du contenu de la transition, de sa durée et de l'identité de ceux qui la conduiront. Il doit le faire à travers des représentants présents sous diverses formes dans la conférence nationale souveraine à laquelle doit parvenir le dialogue qu'il convient d'entamer". Par ailleurs, Mouwatana se déclare soutenir l'idée de la mise sur pied d'une "haute instance composée de personnes répondant aux mêmes critères, pour faciliter ce dialogue avec le pouvoir en lui apportant les garanties et la confiance nécessaires à son succès". Se déclarant résolument contre le processus électoral engagé par le pouvoir en place, le mouvement rappelle que "le mouvement populaire refuse l'intérim constitutionnel engagé par l'article 102 de la Constitution et exige d'engager une transition politique pour construire les institutions d'une nouvelle république basée sur le suffrage universel librement exprimé". Mieux encore, il fait remarquer que "depuis la démission accélérée du président Bouteflika le 2 avril dernier, les revendications politiques du mouvement ont brusquement cessé d'être exaucées". Le mouvement Mouwatana considère, par ailleurs, que les Algériens, qui "ont bloqué de fait le processus électoral pour de prétendues présidentielles le 4 juillet prochain", "attendent du chef d'état-major de l'ANP qu'il cesse de faire obstacle au changement et qu'il ne décide pas des priorités à leur place, notamment en se transformant en procureur général dans des affaires de corruption et de passe-droit, marque de fabrique du régime Bouteflika qu'il a protégé durant 15 années à son poste actuel".