Pour ceux qui ont misé sur un essoufflement de la mobilisation en ce 13e vendredi en raison du jeûne et de la chaleur ont vite déchanté. Même si le nombre a, en quelque sorte, régressé pour des raisons évidentes — vu que de nombreux manifestants croyaient que la marche se déroulerait en soirée suite à une mauvaise circulation de l'information qui, en fait, concernait l'organisation d'une gigantesque "meidet el iftar" offerte au grand public —, les marcheurs sont restés fidèles à leur engagement contre le système en place. La foule s'est donné rendez-vous, comme à l'accoutumée, devant le siège de la wilaya juste après la prière du vendredi, où elle a marqué une longue halte. Là des voix se sont élevées sous forme de slogans adressés en majorité et directement à Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, le priant de prendre une position claire vis-à-vis du peuple. Les manifestants considèrent les convocations de personnalités par la justice comme de la poudre aux yeux pour tenter de saborder le mouvement. Une preuve que la population d'Aïn Témouchent n'entend pas abdiquer, puisqu'elle garde la même énergie jusqu'à la satisfaction de toutes les revendications, allant du rejet de l'élection sous les très impopulaires Bensalah et Bedoui, symboles de la fraude, à la revendication du départ de Gaïd Salah lui-même. "Pas d'élection avec un système pourri et tricheur en présence des B et des valets de la France et des Emirats", "Le peuple demande l'application des articles 7 et 8 de la Constitution", "Généraux, ne soyez pas comme les gangs civils, restituez le pouvoir au peuple" et "Partez et laissez-nous jeûner en paix", tels ont été les principaux slogans scandés tout au long de l'itinéraire qui a pris fin à la place du 9-Décembre-1960. M. LARADJ